mercredi 15 janvier 2014 - par Éric Guéguen

Philosopher avec Clint Eastwood : éloge de la vengeance

Cette semaine, l'émission Les nouveaux chemins de la connaissance consacre l'ensemble de ses thèmes au regard philosophique que l'on peut porter sur l'œuvre cinématographique de Clint Eastwood. L'occasion de montrer à quel point la philosophie peut se saisir de tout objet, mais aussi de découvrir les subtilités d'une manière de vivre à l'antique - au rebours du moralisme contemporain - que défend, à l'écran comme à la ville, le citoyen Eastwood. Thème du jour : vengence et rédemption.

 

 

Extrait du site de l’émission :

 

Avoir une pensée de vengeance et la réaliser, c’est prendre un fort accès de fièvre, mais qui passe : avoir une pensée de vengeance, sans la force ni le courage de la réaliser, c’est traîner un mal chronique, un empoisonnement du corps et de l’âme. La morale, qui ne regarde qu’aux intentions, taxe les deux cas de la même façon : ordinairement, on considère le premier cas comme le pire (à cause des mauvaises conséquences que peut entraîner le fait de se venger). L’une et l’autre appréciation sont à courte vue.

http://www.franceculture.fr/podcast...

 

En outre, il sera laissé à la libre appréciation de chacun de savoir si la France, a mille lieues du monde selon Eastwood, lui rend hommage en permanence par pur snobisme, par une mauvaise interprétation, ou par honnêteté intellectuelle.



20 réactions


  • Morpheus Morpheus 15 janvier 2014 15:11

    Josey Wales : « Je parle à Grand Bison ? »
     
    Grand Bison : « Grand Bison te parle. »
     
    J.W. : « Je suis Josey Wales. »
     
    G.B. : « Je connais ton nom. Tu es le guerrier en gris. Tu as refusé la paix des tuniques bleues. Tu peux aller en paix. »
     
    J.W. : « Je ne crois pas. Je ne sais pas où aller. »
     
    G.B. : « Alors, tu mourras. »
     
    J.W. : « C’est avec toi que je viens mourir. Ou que je viens vivre. Ce n’est rien de mourir, pour toi ou pour moi ; c’est vivre qui est dur quand tous ceux qu’on a aimé ont été violés et massacrés. Les gouvernements ne vivent pas ensemble, comme les hommes. Le gouvernement ne t’offre pas le pacte ou le combat régulier, et moi je viens pour t’offrir l’un ou l’autre, ou recevoir l’un ou l’autre de toi. Tel que tu me vois, tu sais que ma parole de mort est sincère et que ma parole de vie aussi est sincère. Le bison vit ici, le faucon, l’antilope, le comanche. Nous aussi, nous y vivons. Et nous ne chasserons que pour notre nourriture, comme le comanche. Et chaque printemps, quand l’herbe deviendra verte et que le comanche ira vers le nord, il pourra s’arrêter chez nous en paix et abattre quelques têtes de notre bétail et sécher la viande pour le voyage. Le signe du comanche sera placé sur notre logis. Ça c’est ma parole de vie. »
     
    G.B. : « Et ta parole de mort ? »
     
    J.W. : « Elle est là, dans mes revolvers et là, dans les fusils. Je viens pour l’une ou pour l’autre. »
     
    G.B. : « Toutes ces richesses que tu nous offres, depuis toujours nous les avons. »
     
    J.W. : « C’est exact. Je ne te promet aucune autre richesse. C’est seulement la vie que je t’offre et seulement la vie que je demande. Et je dis, moi, que les hommes peuvent vivre ensemble, sans se massacrer ou se haïr. »
     
    G.B. : « Je sais que les gouvernements ont tous des chefs à la langue fourchue. Il y a du fer dans tes paroles de mort que les comanches entendent, alors il y a du fer aussi dans tes paroles de vie. Aucun papier ne peut contenir le fer. Le fer doit être dans l’homme. La parole de Grand Bison contient aussi le fer de la mort et de la vie. Il est juste que les guerrier que nous sommes se mesurent dans la lutte pour la vie - ou la mort. Nous sommes pour la vie !
     
    Dans « Josey Wales hors-la-loi », 1976, film de et avec Clint Eastwood.
     
    http://www.youtube.com/watch?v=Wc5JtgKlOH4


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 16 janvier 2014 02:56

      Magnifique ! Moi aussi ces paroles m’ont marqué quand j’ai vu ce film. 


      Il n’y a pas de fer dans les paroles des politicards, même quand ils essaient d’être autoritaires, ils ressemblent juste à des enfants capricieux en colère dont la bouche est baveuse. Nous en avons eu un triste exemple récemment... quand même !

      Il n’y a du fer que dans les paroles des hommes qui ont choisi d’aimer la vérité... plus que les petits arrangements au service des petites ambitions. 

    • Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 03:11

      Dites donc Gaspard, vous avez vu l’heure ? Pipi, les dents et hop, au lit.
      Vous avez du pot, je suis d’astreinte cette nuit. smiley


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 17:00

      L’émission d’aujourd’hui, intitulée Eastwood est-il libertarien ? :
       
      http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4774300
       
      Passionnante également (avec la fameuse scène de Josey Wales).


  • QaviQeQuarQo davideduardo 15 janvier 2014 16:09

    En outre, il sera laissé à la libre appréciation de chacun de savoir si la France, a mille lieues du monde selon Eastwood, lui rend hommage en permanence par pur snobisme, par une mauvaise interprétation, ou par honnêteté intellectuelle.



    Il y a toujours eu une fascination pour ces grands espaces sauvages et la vie qui va avec, toute l oeuvre americaine, thoreau, emerson, steinbeck, emmingway, les beatnick, kerouac, burrough, buckowski..... 
    ...parceque justement ce mode de vie n est plus envisageable dans le vieux continent (l est il encore aux USA ?) par la surpopulation, l imbrication des gens dans l économie de marché, la surindustrialisation, la disparition des endroits sauvages.....

    clint est en fait un gentil reactionnaire a l americaine, il milite d ailleurs pour le liberalisme libertarien qui est le pendant de droit de l idealisme gauchiste.

  • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2014 18:02

    Entendue dans ma voiture (intérêt des longs trajets), passionnante émission !


  • LadyFel 16 janvier 2014 00:12

    Un livre français adoré et lu dans le monde entier : Le Comte de Monte Cristo...


    Il y a exactement dix ans, j’ai visité avec ma petite famille le Château d’If, prison supposée du fameux Comte...
    C’était la fin de l’hiver, un lundi matin ensoleillé...en dehors de la période touristique, pas même un jour férié ou chômé... Et pourtant il y avait bien une vingtaine de personnes, venues de tous les continents, pour visiter la cellule d’Edmond Dantès, en se courbant pour scruter le trou de communication avec la cellule de l’Abbé Faria. Je me souviens en particulier de deux jeunes Indiens, d’une vingtaine d’années, des Tamouls, qui se remémoraient l’histoire en anglais... 

    La vengeance exemplaire est un mythe universel. 


  • medialter medialter 16 janvier 2014 04:56

    "Avoir une pensée de vengeance et la réaliser, c’est prendre un fort accès de fièvre, mais qui passe : avoir une pensée de vengeance, sans la force ni le courage de la réaliser, c’est traîner un mal chronique, un empoisonnement du corps et de l’âme. La morale, qui ne regarde qu’aux intentions, taxe les deux cas de la même façon"
    *

    Il y a une 3° voie, où la vengeance est transcendée, c’est celle de l’anarque. Un peu de mise à jour, que diable, Guéguen, la philosophie a pris fin en 1977 avec la publication d’eumeswill, qui apporte la solution à 25 siècles de problèmes mal posés. Il n’est plus besoin de 20 penseurs pour le monde actuel, un seul suffit, qui finalisera Stirner, Nietzsche et Heidegger : C’est Ernst Jünger.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 11:00

      Le texte que vous citez n’est pas de moi, il figure sur le site de l’émission.
      Je n’ai pas eu l’heur de lire Eumeswill, mais si vous pensez réellement ce que vous dites, il faut vous manifester, et vite, car personne n’est au courant que la réponse à tous nos maux se trouve condensée dans un seul livre. Et bien sûr le fait qu’il soit indisponible à la vente va attiser la curiosité !! On nous cache des choses...


  • medialter medialter 16 janvier 2014 21:15

    "personne n’est au courant"
    *
    Je suis étonné que quelqu’un de votre niveau culturel ne sache pas qu’on est au courant que de ce sur quoi on se penche. Certes, je vous concède que se pencher au dessus des abysses glaciales peut être malsain pour la santé mentale, voire mortel, il suffit de voir Holderlin.
    *
    Il est bien plus rassurant de se complaire dans le confort intellectuel. cela s’appelle la philosophie. Il n’empêche que les fins ultimes ont toujours été divulguées sous des expressions conformes à la culture de l’époque, souvent, mais pas toujours, emballées dans un minimum de voile, afin de préserver le confort des simples et des fragiles.
    *
    Si la réalité est cachée, c’est parce qu’elle est terrifiante. L’oeuvre de Kubrick est un pur film d’horreur, quand on sait la lire. Il est mort pour avoir poussé la divulgation un peu trop loin, ayant prophétisé sa mort dans son dernier film. Les initiés ont parlé, croyez-moi, chacun possède toujours le droit ultime "d’être au courant", il ne tient qu’à lui de s’orienter. Toujours heureux de bavarder avec vous ...


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 21:25

      Les nouveaux chemins de la connaissance ont aussi accordé, il y a quelques mois, toute une semaine à l’œuvre de Kubrick. Passionnant. Je suis un grand fan de Folamour et de 2001. Mais Kubrick ne s’adresse pas à tout le monde, et lorsque vous dites qu’"il ne tient qu’à chacun de s’orienter", n’oubliez pas que nous ne sommes pas tous équipés de la même manière. D’où peut-être - sûrement !! - les vérités cachées...


  • Soi même 17 janvier 2014 09:49
    Eloge de la Philosophie spaghetti !

    Où va ton !

     Clint Eastwood décrit l’Amérique rien d’autre !

  • Soi même 17 janvier 2014 10:04

    @ Éric, je n’attendais pas à une réponse si philosophique de votre part !


  • Soi même 17 janvier 2014 11:08

    C’est vrai, philosopher donne des ailes, surtout quand on philosophe pour prouver que l’on est intelligent.
    Prendre Clint Eastwood au premier degrés donne des beaux discours philosophique de pacotille.
     On oublie, Un frisson dans la nuit , Jugé coupable, Bronco Billy Sur la route de MadisonLes Pleins Pouvoirs, Lettres d’Iwo Jima , Invictus domme un autre relief de sa personnalité que de s’attacher à certains inévitables films qui masque sa véritable sensibilité. Il est vrais dans sa filmographie, il faut dire certain sont des navets et d’autre des chez- d’œuvres d’humour noir !
    Par exemple ; 
    Le Maître de guerre .


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 17 janvier 2014 11:14

      Comme souvent, je ne comprends pas grand chose à ce que vous dites.
      On dirait surtout que vous désirez réciter des pages Wiki. Qu’est-ce que vous reprochez ici, et à qui ? Que l’émission n’ait pas mentionné vos films préférés ? En quoi me suis-je exprimé de travers ?


    • Soi même 17 janvier 2014 11:34

      Les pages Wiki me serve d’aide mémoire, en même temps, je le prends pas pour une référence sûr.
      Vous comprenez rien, cela n’étonne pas vous n’avez rien d’une pensé paradoxale.
      Vous êtes toujours dans le premier degrés de la réflexion !


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 17 janvier 2014 11:36

      Voilà, vous avez deviné, au revoir.
      Et merci d’avoir fait l’effort d’écrire dans ma langue. Bon retour sur votre planète et n’hésitez pas à ne surtout pas revenir.


  • Soi même 17 janvier 2014 12:04

    Vous êtes un fils spirituel de Nietzsche , on est tous le fils de quelqu’un, mon père était un hindou, mon grand père était un doux, mon arrière grand père était un dur !

    https://www.youtube.com/watch?v=0hmfXMt_pNI



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