lundi 14 août 2017 - par jack Mandon

« La vérité s’inscrit toujours en négatif des apparences »

Ce personnage en mal de reconnaissance, en désir d'être, ce marginalisé, ce chômeur, ce solitaire abandonné, cet étranger, cet original, cette anomalie de la nature, ce condamné à tous les maux de la terre, cette espèce en voie de disparition, génétiquement plus ou moins modifiée, globalement, et pour n'oublier personne, cet hystérique, cet obsessionnel, ce névrotique, ce psychotique, c'est moi, c'est toi que je connais ou que je ne connais pas. Dans son unicité, sa différence, ce personnage a besoin d'être reconnu.

 

Si c'est de moi dont il s'agit, et si mon signalement est en partie ou globalement similaire à la description de l'un des profils mentionnés, je vais devoir impérativement devenir un enfant dans ma tête. Dans cette stratégie de flexibilité adoptée, je changerai de plan et puiserai dans mon imaginaire la ressource, la spontanéité et la fraîcheur d'esprit pour voir dans mon interlocuteur, en apparence plus nanti que moi, une attente de reconnaissance.

C'est ma liberté, mais je vais devoir prendre sur moi, le jeu sera difficile et décourageant. A ce moment précis je serais libre. Oui mais libre de me taire, d'écouter, de regarder, d'être discret mais présent. Surtout, et cela m'arrange peut être, je n'aurai rien à comprendre. S'il m'est arrivé d'entendre fréquemment ce reproche, « Tu ne comprends rien ! »alors, plus que jamais je serais celui qui n'a pas la prétention de comprendre, en parfaite innocence, dans l'interrogation totale, en somme, un extra-terrestre absolu ? Non simplement un être humain.

Comme je ne puis me satisfaire d'un rôle, à première vue aussi dérisoire, je me dirais, c'est cela être un vrai thérapeute, ah bon ? Alors j'ai trouvé du boulot ?

Au temps de l'humanisme naissant M. De Montaigne disait : « Que sais-je ? »

C'est en effet difficile de s’ouvrir à l’infini d’un être en devenir, car il nous place devant le mystère de la vie. Maintenant que je suis investi d'une mission, me voici en présence d'un inconnu. Ce personnage m'indispose, car il m'oblige à transgresser mes certitudes illusoires, mes théories savantes, mes croyances confortables et rassurantes. C’est humainement angoissant.

C'est affolant pour ceux qui savent ou surtout croient savoir. Alors s'il m'est arrivé de penser que j'étais resté sur le bord du chemin, oublié, méprisé, abandonné, alors je suis neuf, sans illusion, sans certitude, sans prétention, sans bagage, simple et libre, comme au premier moment, quand je vins au monde. Et là, plus que jamais tout est encore possible...je commence à présent.

De plus, et c'est important, je suis valorisé, car, depuis un moment, j'apprends à vivre, scientifiquement, je philosophe sans le savoir, naturellement. Ma pensée s'anime, elle se confronte à l'essentiel (la mort, l'amour, l'amitié, l'éducation des enfants, la solitude, l'expérience...) dans la parole de l'inconnu qui m'honore de sa présence, tout cela s'inscrit et se déroule comme un film et touche étrangement une partie secrète de ma personnalité. Philosopher, c'est vivre heureusement, c'est vrai, je me sens bien, il parait que c'est l'apprentissage de la sagesse. C'est une douce médecine la philosophie. La médecine traditionnelle m'apportait le bien être qu'après la guérison. Celle ci me fait plaisir et me guérit en même temps. Sur les bancs de l'école, cela m'effrayait, mon prof était grave, sourcilleux, renfrogné, terrible et impressionnant, je me sentais idiot, sans parole et sans voix, pétrifié !

Dans ce climat de confiance qui s'instaure avec mon vénérable client, je sens en moi une profonde joie contenue, une allégresse, une douce folie. Il me semble que j'assiste à une fête, un temps précieux se ma vie s'écoule, le bon temps.

Je sens dans les yeux de mon interlocuteur une espèce de gratitude, je ne dis rien ou presque, mon visage tout entier parle en silence, je suis enrichi par la réflexion de l'autre. Je sens que la magie opère, mon interlocuteur semble s'ouvrir au monde par sa parole et sa pensée sans que rien ni personne s'oppose à cet élan, le censure et l'emprisonne. Il se sent reconnu. La connaissance s'est effacée devant la reconnaissance. Si je l'ai rencontré, c'est que je n'avais aucune illusion de le comprendre. Je l'ai perçu comme un être en marche vers un futur, son futur.

Kierkegaard nous dit : « Le soi, c'est seulement ce qui est entrain de devenir »

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Notre différence prend toute sa signification, je ne veux pas le comprendre. Dans les instants qui suivent s'opère un mécanisme subtil, le personnage qui me fait face

accomplit une expérience par laquelle il devient en mesure d'aborder l'autre inconnu en lui, son inconscient. C'est là qu'il pourrait solliciter mon intervention pour penser et formuler à sa place, car cela lui demande un pénible engagement qui peut être inquiétant. « je viens ici pour que vous me contiez mon histoire ! »

crie-t-il dans son âme aphone. Se maîtriser est laborieux, car en marge de cette écriture verbale silencieuse on capte le déroulement du fil sensible des événements sporadiques et les affects opposés. La pleine vie. La vie de l'autre touche au sacré dans son essence. Nous ne sommes pas des écrivains mais il nous incombe d'être d'excellents relieurs.

Persistance de la mémoire de Salvador Dali

Imaginons le contre-transfert négatif dans l'échange virtuel du partage. C'est une véritable tragi-comédie qui nous happe, nous enveloppe jusqu'à l'addiction. Dans la vie en général et dans nos articles et commentaires en particulier, le découragement et l'agressivité sont démultipliés, d'autant que nous ne sommes pas toujours dans le bon réflexe d'analyser ce qui se passe en nous. On peut se sentir frustré, par une mise en échec de notre capacité de reconnaître l'autre. L'autre, parlons en, il évolue dans un monde virtuel, plus ou moins masqué, aux icônes les plus incongrues, aux patronymes les plus fantaisistes, nous traînons des casseroles dans un vacarme assourdissant, c'est Venise, mais transfiguré par le talent sulfureux d'un Federico Fellini. La commedia dell'Arte se transforme en un cauchemar insoutenable à la Jérôme Boch ou à la Brueghel l'ancien.

Ce qui peut expliquer nos passages furtifs dans un zapping ininterrompu. Si l'on pouvait visualiser les miasmes qui circulent dans cette atmosphère troublée de violence diffuse, (l'enfer de Brueghel l'ancien.) la reproduction en introduction

Le but de l'opération n'est pas de penser Agoravox comme la plaque tournante de la psychologie des profondeurs, mais il n'est pas interdit de rêver à un mieux être dans un futur plus serein.

Il est entendu que l'on ne soumet pas les auteurs et commentateurs à « la question » comme sous l'inquisition, mais il se passe des courants perturbants pour les âmes plus sensibles qu'il est difficile d'évaluer Que voulez vous reconnaître dans ce tohu-bohu.

Mais enfin, quelle est la question essentielle ? Plus concrètement.

L'auteur vient de sortir son papier, il a fait part de ses états d'âme, de ses convictions, enfin de tout ce qui le touche. Le commentateur entre en jeu. Car il s'agit bien d'un jeu de rôle. Sans bien s'en apercevoir, l'auteur s'est positionné en « analysant ». L'analysant, dans l'intimité d'un cabinet de consultation vient chercher chez l'analyste une reconnaissance. Sans bien s'en rendre compte, le commentateur est investi d'un rôle plus docte, « l'analyste » c'est en quelque sorte celui qui sait, celui qui connaît. Le professeur en quelque sorte. Bien entendu aussi, celui qui croit connaître, car enfin il faut tenter d'être juste. J'en profite pour demander aux commentateurs qui ont fait ce choix, de bien réfléchir sur le pourquoi et le comment de leur choix, une manière d'auto-analyse en quelque sorte. On ne peut tout de même pas leur laisser la part trop belle. Car enfin, pour un auteur, même modeste, et surtout modeste, c'est un plaisir de raconter sa petite histoire.

Le jeu psychologique entre l'auteur, l'analysant et le commentateur l'analyste est posé. Le climat émergeant dans cette rencontre est au fond angoissant. De cette rencontre subtile entre les deux protagonistes, deux attitudes naîtront. Le rejet ou la fusion, (dans la mesure où l'émotion et trop présente). Ces deux réflexes sont négateurs d'altérité. L'autre est nié. La relation qui s'instaure est une relation de pouvoir. « Là où l'amour manque, le pouvoir occupe la place vacante » C.G.Jung.

Voici donc une tentative d'analyse, à chacun ses responsabilités. Par nature, par goût et par choix, je ne suis pas friand des polémiques qui sévissent sur Agoravox, à chacun son tempérament, le mien est intimiste.

« La forme que revêt le langage ne saurait être secondaire. Si, comme je le soutiens, à l’origine, la langue se définit comme la forme la plus expressive et la plus significative de la communauté humaine naturelle », il est indéniable que l’on ne peut retrouver actuellement dans le mode de production capitaliste de l’expression pervertie par le marché démocratique du paraître et de l’inversé, la véracité des mots qu’au travers de la fameuse dynamique de sortie de l’obscurité des situations aliénées par la mise en forme creusée d’une désignation systématique des processus de l’obscurcir qui renverse justement le renversé.

La dialectique radicale à partir de Marx et de Debord et au-delà d’eux-mêmes constitue assurément la seule voie de clarté vers un vrai langage non spectaculaire, c’est à dire qui sache exprimer cette substantialité révolutionnaire qui montre que la vérité s’inscrit toujours en négatif du parler creux des servitudes quotidiennes même décorées d’un mauvais ciel d’espérance compensatoire. »

Karl Marx, Guy Debord et surtout le passeur et penseur anté-socratique Francis Cousin

Pour oublier un moment le monde du creux et du mensonge auxquels nous contraignent les imposteurs journaleux, les politiques de l’indigence et du mensonge, les financiers de la violence et de la guerre. Les éternels faussaires dénaturés de la SOCIÉTÉ DE L’AVOIR.

« La vérité s’inscrit toujours en négatif des apparences »



19 réactions


  • gaijin gaijin 14 août 2017 13:07

    " La dialectique radicale à partir de Marx et de Debord et au-delà d’eux-mêmes constitue assurément la seule voie de clarté vers un vrai langage non spectaculaire, c’est à dire qui sache exprimer cette substantialité révolutionnaire qui montre que la vérité s’inscrit toujours en négatif du parler creux des servitudes quotidiennes même décorées d’un mauvais ciel d’espérance compensatoire. »
    que dire ? AAARGH ! la pauvreté des caractères typographiques disponibles ne me permettant pas de donner toute l’ampleur voulue a ce cri primal je vais tenter une forme d’expression plus intelligible .............
    "
    constitue assurément la seule voie de clarté vers un vrai langage non spectaculaire, "
    ben tiens ...donc soit tu est d’accord soit tu as tord donc passe ton chemin parce que dans tous les cas tu n’a rien a dire ( et effectivement ça serait surement raisonnable ....)
    "
    c’est à dire qui sache exprimer cette substantialité révolutionnaire qui montre que la vérité s’inscrit toujours en négatif du parler creux des servitudes quotidiennes même décorées d’un mauvais ciel d’espérance compensatoire. »
    parce que là c’est pas du langage spectaculaire ?
    on dirait du luchini mais lui est acceptable parce qu’il n’essaie pas de dire quelque chose mais de faire partager sa jouissance de l’intellect comme devos avant lui
    https://www.youtube.com/watch?v=4sMTClL4h4g
    alors que l’ intellectuel tente de nous faire croire que plus il y a d’effort a faire pour comprendre ce qu’il dit plus ça mérite d’être écouté
    mais c’est très parisien comme attitude : " si je te le vend cher c’est que ça vaut cher ......" et c’est très narcissique aussi : toujours le singe qui agite sa branche et qui se regarde dans l’oeil de l’autre s’écouter parler .............


    • Mister hyde 14 août 2017 18:55

      @gaijin

      Salut, je suis bien d’accord avec tout ça, je l’ai écouté plusieurs fois ce monsieur , il explique tout avec des phrases a rallonges, on dirait qu’il s’écoute parler, je sais pas ou il a grandi/ traîner pour parler comme ça, mais j’avoue que ça me gave légèrement.. bien qu’il dise nombre de choses justes. 

      Je suis aussi assez d’accord avec le fait que ce n’est pas la pensée, mais plutôt le langage employé qui est " spectaculaire", un peu pénible cette façon de faire des longues phrases pour dire des choses simples.


    • jack Mandon jack Mandon 14 août 2017 22:13

      @Mister hyde

      Ainsi vous avez emprunté le nom malheureux du héros de Robert-Louis Stevenson, un grand monsieur. Pas trop lourd à porter ? enfin vous avez l’avantage de rencontrer la sagesse avec le Dr Jekill. Bonne soirée.


    • Mister hyde 14 août 2017 22:35

      @jack Mandon

      Haha bien vu, mais je passe plutôt de l’un à l’autre en fonction des besoins et situations : ) Bonne soirée a vous.


  • Yaduboulo Yaduboulo 14 août 2017 13:54

    @gaijin

    Cousin c’est du grand art. Comparons ce qui est comparable. Cousin et Luchini ne jouent pas dans la même cour. Maintenant, s’émanciper de la pensée spectaculaire demande un effort c’est vrai... Merci pour le partage.


    • gaijin gaijin 14 août 2017 16:47

      @Yaduboulo
      c’est pas la pensée qui est spectaculaire c’est juste le langage, si on remet tout a plat il ne restera rien d’extraordinaire .............


    • jack Mandon jack Mandon 14 août 2017 17:02

      @gaijin et Yadubouleau...ça c’est bien vrai


      Francis Cousin, le « physiologue intemporel » nous dit : Le début de l’intelligence humaine en radicalité de profondeur, c’est de comprendre que le faux est consubstantiel à toutes les vérités officielles du pouvoir démocratique de la tyrannie de la valeur. » « Les médias disent le faux par essence ». « Elles sont la déjection intestinale du pouvoir marchand. »

      Ce sont des propos de chirurgien de l’âme, le langage est marxien et jargonneux j’en conviens. La richesse vaut plus par le fond et le sens.


      Fabrice Luchini, en ménestrel séducteur, manieur de jolis mots, évoque avec talent l’hélianthe imaginaire qui émerge de la déjection du pouvoir marchand. C’est l’art de l’illusoire, c’est beau et utile pour la santé de l’âme des midinettes, mais pas seulement.


      Merci à Gaijin et Yadubouleau


    • jack Mandon jack Mandon 14 août 2017 22:03

      @Yaduboulo

      Pardon pour l’orthographe.

      Je viens de me promener dans vos articles, c’est riche par les thèmes proposés, un lieu ou l’on peut se poser avec bonheur.

      Je ne fréquentais pas ce site, j’arrive du frère siamois Agoravox Média, une autre formule. Content de vous mieux connaître.

      A bientôt


  • kabouli 14 août 2017 23:37

     Debord fut avant tout un pilleur de GUNTHER ANDERS et de BOORSTIN. Le terme se spectacle d’ailleurs fut inventé par ANDERS ;"Notre monde actuel est "postidéologique" : il n’a plus besoin d’idéologie. Ce qui signifie qu’il est inutile d’arranger après coup de fausses visions du monde, des visions qui diffèrent du monde, des idéologies, puisque  le cours du monde lui-même est déjà un spectacle arrangé. Mentir devient superflu quand le mensonge est devenu vrai. » (page 224 de l’édition française) et ça : Die Antiquiertheit des Menschen. Beck, page 195 : „da das Geschehen der Welt selbst sich eben bereits als arrangiertes Schauspiel abspielt.

    Debord d’ailleurs était conscient de cet état de chose qu’il cacha. Il est bien plus intéressant d’ailleurs de lire ces deux auteurs que Debord lui-même qui réduit leur découverte au gri-gri du "spectacle".

    Debord se coucha d’abord devant Gallimard auquel il avait promis qu’il ne bénéficierait plus de ses oeuvres et qui après 1968 leur en assura l’exclusivité.
     Si l’on lit la "société du spectacle" on s’aperçoit qu’ à la suite de Marx, Debord fut avant tout un économiste le terme de "critique" étant là pour faire bien.

    Pour lui comme pour Marx C’’est l’économie qui règle la vie des sociétés et l’homme avant de réfléchir doit manger et sa refléxion se greffe sur cette necessité autoréalisatrice. http://leuven.pagesperso-orange.fr/3378.htm

    Notre pauvre Cousin est encore à la ramasse, il devrait savoir que la critique de Marx et de Debord fut émise au alentour des années soixante dix huit et l’on peut vous en donner un aperçu dans les liens suivant ;"http://leuven.pagesperso-orange.fr/3378.htm


    • jack Mandon jack Mandon 15 août 2017 09:48

      @kabouli

      Bien entendu, à l’aube du monde, des illustres inconnus de génie, des inventeurs, ont donné à des passeurs expérimentés ou non l’occasion de briller. Depuis le début des temps, c’est une métaphore, certains écrivent, d’autres interprètent, mais surtout la créativité et son expression tient de la communauté de l’être, elle est le fruit de la COLLECTIVITÉ HUMAINE.

      La société de l’avoir en revanche qui sévit depuis Platon a changé de registre. Le mérite de Francis Cousin est de le crier. Celui d’insister aussi sur la sagesse anté-socratique. Ce vocable d’ailleurs n’existe pas et pour cause, il dérange.

      D’ailleurs, Francis Cousin, comme beaucoup d’autres, précise bien qu’il n’a rien inventé, il n’est qu’un passeur passionné, à la verve abondante certes...c’est humain. Je le pense authentique.

      Dans le sens de votre commentaire, j’ai découvert un jour que Léonard de Vinci qui cumulait l’art de la découverte et de l’interprétation, avait pillé les artisans et inventeurs de son temps. La discrétion et la modestie artisanale ne passe pas toujours les siècles. Son mérite était donc également de s’approprier les trésors pour les faire s’illuminer à la face du monde (l’art de la publicité dans le sens noble) De plus il scandalisait, les retombées furent donc abondantes.

      Dans le même sens que votre commentaire, Georges Brassens découvrit un jour un petit recueil de poèmes chez les bouquinistes du bord de seine. Il sut mettre en musique le poème d’Antoine Pol, (les passantes) une complainte touchante et profonde.

      Respecter les sources et savoir les communiquer est un art suprême.

      Merci de votre passage


    • jack Mandon jack Mandon 15 août 2017 10:16

      @kabouli

      Je précise tout de même que je vous remercie pour cette abondante littérature relativement à Guy Debord, un aspect de la communauté de l’être ou la société de l’avoir s’impose. Pour cette raison sans doute, G. Debord traversa le ciel de Paris à la manière d’une comète, 20 ans tout de même. Cependant, j’aime bien voir le verre à moitié plein, la vie est déjà tellement difficile. La critique tout à fait objective ne figure pas vraiment dans les attributions humaines. Ce n’est pas vraiment ma spécialité.

      Pour en revenir à Debord, son message ne fut pas inutile, même entaché d’Ego et de plagiat. Je priorise la communauté de l’être. 

      Merci encore de vos précieuses informations.


    • jack Mandon jack Mandon 17 août 2017 08:09

      @jack Mandon

      La vie, une course de relais réussie, le fondement même du mouvement et de la disponibilité attentive du samaritain de l’évangile de Matthieu... à condition que la psychanalyse s’en mêle pour donner tout le relief et le sens à cette métaphore essentielle de jésus. La réflexion d’un sage.


    • jack Mandon jack Mandon 18 août 2017 07:22

      @jack Mandon

      Le Samaritain est mis en lumière chez Luc X. 25 à 37.

      Il se trouve que cette merveilleuse métaphore est l’un des piliers insurrectionnel des évangiles. Il est vrai que Michel O fait de Jésus un mythe. Ce qui me rassure, c’est que ce charmant tribun philosophe n’est pas encore né. Quant à Jésus vous le trouverez dans le Talmud, car pour les juifs légalistes il était une calamité. c’était un goujat, un goinfre, un blasphémateur, en un mot un chenapent terriblement dérangeant pour les empêcheurs d’aimer.


  • kabouli 16 août 2017 00:07

    Je ne possède pas votre optimisme Debord loin d’unifier une critique parcellaire pour la rendre plus subversive à la manière de Marx par exemple avec les jeunes hégéliens a au contraire récupérer une critique pour en gommer les côtés subversifs et la rendre présentable*. La révolution debordienne fut une contre-révolution. S’il existe un intellectuel qui monopolisa l’esprit ou ce que Cousin appelle l’être ce fut bien Debord. Debord et Cousin le reconnaît a demi- pensée est l’idéologue de la société libérale. Tous les intellectuels actuels de Soral à ATTALI se réclament de lui et si tout le monde se réclame de lui c’est que pendant que le peuple se battait lui forgeait les idées qui allaient dominer l’après soixante huit et le monde actuel. Debord a intégré la révolution à la pensée libérale ce qui fait que tout ce qui n’est pas libéral est terroriste. Toute pensée qui ne fait pas l’éloge du libéralisme est terroriste.

    *http://leuven.pagesperso-orange.fr/Boorstin_revisited.htm


    • jack Mandon jack Mandon 16 août 2017 23:28

      @kabouli

      Vous ajoutez des couches.

      Le sujet traité par Francis Cousin à travers Debord, dépasse le personnage analysé : « L’intellectuel et le penseur. »

      L’intellectuel pour F. Cousin est dans une imposture narcissique personnelle, il congèle la pensée, développe sa bibliothèque, réunit quelques livres pour en écrire un « nouveau » d’où l’imposture. Le penseur, selon F.C. est créatif, il épouse la naturalité cosmique. Il est l’humble réceptacle d’infini, conscient, il n’en tire aucune gloire. Sa réceptivité s’ouvre au vivant, à l’inconnu, à l’originalité. C’est pour lui un privilège fugace, pour un temps variable, il est inspiré. Les artistes les plus doués connaissent sans doute assez fréquemment ce merveilleux état de conscience. F.C. focalise ce privilège sur Debord. En ce qui vous concerne vous montrez du doigt le faussaire, soulignant la zone d’ombre au paroxysme du néant. Il me semble que la vérité se situe entre les deux états de conscience pour l’humaine condition avec des nuances variables pour chacun de nous.


    • jack Mandon jack Mandon 17 août 2017 07:40

      @simplesanstete

      Merci de votre intervention. Il existe donc une équipe de surdoués sur Agoravox qui oscille allègrement entre instinctivité et intelligence dans l’illusion la plus sophistiquée. Le Prince de ce monde ne chôme pas. Je suis admiratif devant ce déploiement de facultés humaines...au risque de m’y perdre !

      Merci à tous.


    • jack Mandon jack Mandon 18 août 2017 07:03

      @simplesanstete

      Très heureux de votre passage. Curieux seulement ? alors nous fréquentons les mêmes espaces. En ce qui vous concerne, il me semble que vous jouez beaucoup avec les mots et les phrases. A ce propos, j’ai toujours eu beaucoup de sympathie pour l’équipe à Breton, lui pas vraiment, un stalinien ce n’est pas drôle. Delteil le brave et bucolique empêcheur d’ombre, Desnos et ses joyeux "Hiboux" que je déclame dans la nature par tous les vents en les mêlant à des poésies plus graves de Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, La Martine, La Fontaine etc...Ça me plaît bien " l’esprit est toujours là, mais jamais las."


    • jack Mandon jack Mandon 21 août 2017 07:43

      @simplesanstete

      Une note de fraîcheur et de profondeur dans ce monde de "brut."

      Cet enseignement que vous dévoilez à travers ce sympathique personnage, appartient au patrimoine de la communauté de l’être,il se transmet toujours au-dessus de la tête des athées de la société de l’avoir qui ne vit que du capital aussi colossal qu’illusoire et inculte.

      Les touches de vérité sont toujours là, c’est à nous de les saisir et de les partager entre "cherchants."

      Merci ami


    • jack Mandon jack Mandon 21 août 2017 13:30

      @simplesanstete

      Pourquoi pas, avec plaisir...les moyens ?

      Si vous égrainez mes diverses coordonnées vous trouverez un moyen, sinon essayez ( [email protected] )

      A votre écoute

      Jack


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