Homophobie : Généalogie d’une haine ordinaire
Ci-joint l'émission Le Gai savoir de dimanche dernier, présentée par Raphaël Enthoven, philosophe de son état. Étant donné qu'il y a une vraie fracture culturelle dans ce pays, entre l'immense majorité des auditeurs de France Culture, persuadés d'être les chantres d'un camp du Bien, et ce que la sociologie désigne sous le vocable "Français moyens", beaucoup plus enclins à se reconnaître dans la Manif' pour Tous, mais rétifs à ce genre d'émissions, je me permets d'en faire la publicité.
On ne doit pas, il me semble, faire à l'empire du Bien le cadeau de la philosophie, passée ou à venir, soit de la réflexion la plus poussée, quel que soit le sujet traité. Ici, l'homophobie.
Il y a beaucoup trop de choses à dire de cette émission pour que cela tienne dans cet encart. Pour ma part, le principal reproche que je ferais à Enthoven, en l’occurrence, serait, une fois de plus, de ne mettre au jour le délicat problème du distinguo nature/culture que dans une optique progressiste. En gros, il y a recours lorsqu’il s’agit de mettre à mal celles et ceux qui voient dans le progrès des mœurs un abandon de la civilisation, puis la délaisse dans la mesure où elle contrevient à la libre volonté des individus.
Homophobes pointés du doigts au passage : Jacques Myard, Christian Vanneste, Christine Boutin, Paul-Marie Coûteaux. Accessoirement : Schopenhauer et Rousseau.
Le mot de la fin est de Raphaël Enthoven lui-même (à 50 minutes environ) : ’la sodomie est le trou noir de cette affaire". Impayable.
Bonne écoute.