vendredi 13 février 2015 - par l’argentin

Les Quatre Cavaliers (violence, dette, inégalité, pauvreté)

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« Four Horsemen » est un film indépendant réalisé par Ross Ashcroft, qui dévoile les rouages du système économique dominant actuellement la planète. La croissance infinie et la recherche du profit ont poussé l’humanité au bord du précipice. Et les quatre cavaliers d’aujourd’hui sont la violence, la dette, l’inégalité et enfin la pauvreté. Si leurs galops infernaux ne sont pas arrêtés, ils risquent de compromettre la pérennité des futures générations.

L’économie mondiale va mal. La crise se transformant rapidement en catastrophe, de plus en plus de gens se mettent en quête de conseils avisés sur la manière de restructurer l’économie occidentale. Ces trois dernières années, 23 intellectuels - certains d’entre eux très controversés aux yeux de l’intelligentsia politico-médiatique - ont accepté de briser le silence et d’expliquer comment le monde fonctionne vraiment. Four Horsemen ne tombe ni dans la critique des mondes financier et politique ni dans la théorie du complot : le film analyse simplement le système économique dans lequel nous avons choisi de vivre et avance des propositions de changement.



Intervenants : Noam Chomsky Herman Daly Joseph Stiglitz Max Keiser John Perkins Ha-Joon Chang Gillian Tett Michael Hudson Richard Wilkinson Lawrence Wilkerson Satish Kumar Simon Johnson Camila Batmanghelidjh Phillip Blond George Nilson Dominic Frisby

 



7 réactions


  • gregoslurbain gregoslurbain 13 février 2015 10:51

    Ce documentaire gagnerait à être plus connu et diffusé. Goldman-Sachs y est justement traité de banque de voleurs. Comme Inside Job, on ne le verra pas sur Arte.
    Quelques extraits d’une interview du réalisateur :
    Four Horsemen [Les Quatre Cavaliers, le film n’est pas encore sorti en français – NdT] est un documentaire anglais, sorti en 2012, qui remet en question le système économique mondial et propose des solutions pour le transformer. Le film est un mélange d’images percutantes, de dessins animés et de 23 interviews d’intellectuels réputés (...)

    Le réalisateur du film, Ross Ashcroft, est né à Liverpool (G.-B.). Après des études en gestion de la terre au Collège Royal d’Agriculture, il a travaillé comme assistant metteur en scène dans les théâtres de Londres. Il a participé à la création de la société indépendante de production Motherlode dont la première production a été Four Horsemen. Gill Fry a interviewé Ross Ashcroft pour Partage international.

    Partage international : Qu’est-ce qui vous a amené à démarrer ce projet ?

    Ross Ashcroft : Vers l’année 2006, on a réalisé que quelque chose clochait dans le secteur de la finance. Beaucoup de corruption et des pratiques vraiment intolérables. A partir de là, on avait le choix : rester assis les bras croisés et laisser faire, ou agir. J’ai commencé à lire des livres d’économistes et intellectuels alternatifs et j’ai appris plein de choses.

    Jusque là, je pensais : « Laissons faire les économistes, ils vont mettre de l’ordre dans tout ça », mais finalement j’ai compris que l’économie est trop importante pour être laissée entre les mains des économistes. La grande révélation de ce film, c’est que l’économie néo-classique enseignée dans toutes les grandes universités, partout, c’est n’importe quoi, une énorme mystification. (...)

    PI. Pourquoi avez-vous appelé le film Les Quatre Cavaliers ?

    RA. L’histoire des Quatre Cavaliers se trouve dans le livre de l’Apocalypse et elle est dans la conscience collective depuis longtemps. Nous voulions donner une version moderne des quatre cavaliers : un système financier prédateur, l’escalade de la violence organisée, la pauvreté et la famine pour des milliards d’êtres et l’épuisement des ressources naturelles de la planète. Aujourd’hui, ces « Quatre Cavaliers » entrent en conflit pour la première fois dans l’histoire humaine.

    PI. Pourquoi l’économie mondiale est-elle dans un tel pétrin ?

    RA. La théorie économique néo-classique a engendré le monde qu’on attendait d’elle. Ce monde est l’expression d’une idéologie qui est la cause de tous nos problèmes. Un de ces problèmes est que les gens confondent argent et richesse. La richesse ce sont les produits, les services, tout ce qui se fait réellement dans les endroits où vous et moi travaillons. L’argent, lui, est créé à partir de rien par les banques, aussi facilement qu’un nombre que l’on inscrit sur un écran d’ordinateur, et il met la pression sur l’économie réelle, parce que cet argent virtuel est utilisé pour acquérir des richesses et des services qui eux sont bien réels. Tout, de la nourriture aux beaux-arts devrait être accessible à tout le monde, mais la création artificielle de monnaie fait augmenter les prix, ce qui rend la vie très dure pour les moins favorisés. Tant que nous n’aurons pas compris que l’argent et la richesse ne sont pas la même chose, nous ferons marcher la planche à billets, ce qui continuera de mettre la pression sur l’économie réelle.

    Une masse monétaire stable est la pierre angulaire d’une économie prospère, pas une masse monétaire qui peut être augmentée à tout moment pour financer une ressource – ou la guerre, par exemple. Je ne préconise pas une masse monétaire fixe, mais une masse monétaire stable, en lien avec la croissance démographique et le volume des échanges. L’offre monétaire doit être contrôlée par les gouvernements, pas par des banques privées, et elle doit être soigneusement auditée. On ne peut plus permettre la libre augmentation de la masse monétaire et laisser l’inflation s’envoler, comme aujourd’hui.

    PI. Pouvez-vous raconter ce qui s’est passé en 1989 sous la présidence de Bill Clinton ?

    RA. Robert Rubin et Larry Summers, deux anciens de la banque Goldman Sachs, ont fait pression sur le président Clinton pour se débarrasser de la loi Glass-Steagall. Ça a été une catastrophe parce que votre banque au coin de la rue peut maintenant prendre votre argent sur votre compte et l’utiliser pour spéculer et s’enrichir. On a vu ce que ça a donné. [La loi Glass-Steagall avait été votée en 1933 pendant la Grande Dépression pour séparer les activités bancaires traditionnelles des opérations d’investissement.] (...)

    La spéculation sur les matières premières est devenue la principale source de bénéfices des banques d’investissement. Goldman Sachs, Barclays, JP Morgan, Deutsche Bank et Morgan Stanley font tout – jusqu’à l’absurde – pour s’enrichir de cette manière. Goldman Sachs seule en retire des bénéfices annuels de 5 milliards de dollars. Ces gens et leurs actions ne sont pas dignes d’occuper une place dans une société civilisée. Il faut réformer tout ça, et aider les victimes de cette torture silencieuse.

    PI. Pourquoi les grands médias ne parlent-ils pas des souffrances causées par cette crise ?

    RA. Les médias traditionnels sont la propriété des grands trusts de la finance, de l’assurance et de l’immobilier, et ils ne veulent pas que les gens connaissent la réalité des choses. Ils gagnent beaucoup d’argent quand les gens ne savent pas vraiment ce qui se passe. Ce n’est pas une théorie du complot, c’est la pure réalité économique. Si j’étais propriétaire d’une grosse entreprise immobilière, d’une compagnie d’assurance, et d’une banque de crédit, la première chose que je ferais, c’est acheter un grand nombre d’entreprises des médias pour continuer à faire passer mon message dans la conscience collective. Et je ne parlerais ni ne programmerais jamais de films comme Les Quatre Cavaliers ! "


    • julien julien 14 février 2015 08:54

      Comme Inside Job, on ne le verra pas sur Arte. "


      Heu inside job est passé sur canal plus et est narré si je me souviens bien par Matt Damon, c’est pas ce qu’on fait de plus undeground il me semble.

  • le421 13 février 2015 18:30

    Les quatre cavaliers...
    Je dirais même, les cavaliers de l’apocalypse !!

    Certains trouvent injustifiables les actes terroristes. Surtout, au nom d’un Dieu.

    Mais n’est-ce pas la dernière solution pour des personnes désespérées ??
    Qui n’acceptent plus de crever seuls la gueule ouverte pendant que d’autres se gobergent dans le luxe.
    La misère se passe bien quand elle est cachée. Quand elle est connue au sus de tous et que personne ne fait rien, est-ce acceptable ??
    Que vous reste t-il quand tout a échoué ??


  • ddacoudre 14 février 2015 00:54

    bonjour l’argentin

    Tant que nous comptabiliserons nos relations commerciales en considérant que le travail est une charge au lieu de le regarder pour une contribution de capital humain, le capitalisme survivra. ce qui fait sa persistance c’est la structure comptable qui est faite pour cela, c’est à dire le plan comptable. je connais à peu prés tous les personnages que tu cites, aucun ne remet en cause le plan comptable, c’est comme si tu voulais sortir de l’autoroute et que tu n’ôtes pas les glissières de sécurité. je te mets des liens de mon blog.http://ddacoudre.over-blog.com/pages/Le-capitalometre-8441227.html
    http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-capitalisme-est-la-marque-de-l-homme-prehistorique-120716748.html
    http://ddacoudre.over-blog.com/article-donnons-une-ame-a-notre-existence-116454167.html
    http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-joule-pour-corriger-le-libertarianisme-qui-cache-des-seigneuries-entrepreneuriales-114768419.html.

    cordialement.


  • michel-charles 15 février 2015 10:53

    heu...c’est qui le vampire à droite sur la photo.. ?


  • Avlula 15 février 2015 14:54

    Passé y’a pas longtemps (y’a que moi qui suis assidu ici ?)
    http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/four-horsemen-quatre-cavaliers-une-46989


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