vendredi 6 janvier 2017 - par Clémentine

Entretien de Charlotte d’Ornellas avec Patrick Buisson

À l'occasion de la sortie de son livre La Cause du peuple, Patrick Buisson évoque Nicolas Sarkozy, Donald Trump, le hiatus entre les promesses de campagne et l'action politique, le combat entre "les enracinés du local" et "les agités du global", l'absence de culture de la classe politique, l'identité, l'amitié française, le lien social, les enjeux métapolitiques, la révolution conservatrice, le fait religieux, le sursaut identitaire, la possible guerre civile... mais aussi son espérance : nous sommes à la fin d'un cycle et au début d'un autre.

 

 



47 réactions


  • micnet micnet 6 janvier 2017 19:44

    Merci pour le partage, Buisson est effectivement intéressant à écouter et, contrairement à beaucoup d’autres, mérite bien le qualificatif "d’intellectuel".


    Le problème c’est que comme ses collègues Zemmour, De Villiers ou, dans un tout autre genre, les intellectuels dissidents (Soral, Drac,...), Buisson se contente de dresser un "constat" de la situation, certes constat tout à fait juste au demeurant, mais n’apporte jamais de solutions ou, à défaut, de propositions concrètes !
    D’où la question suivante que je me pose : le rôle d’un intellectuel est-il de rester systématiquement dans le domaine metapolitique ? 

    • La mouche du coche 6 janvier 2017 20:51

      Bof. Je n’ai rien entendu de transcendant. il répète ce que le milieu de la réinformation dit depuis 10 ans. Mais le pire est quand il compare Sarkosy à Trump, là on atteint le sommet du ridicule. M. Trump est l’exact opposé de M. Sarkosy en tout et si M. Buisson ne l’a pas compris, c’est grave.


    • Joe Chip Joe Chip 8 janvier 2017 15:09

      @yoananda

      Là, on sera d’accord. Les Français surestiment la politique et le débat politique. Combien de fois n’entend-on pas des journalistes déclarer fièrement que la France est le pays de la politique, que les Français se passionnent pour la politique, le débat d’idées, etc... eh bien c’est une passion superficielle qui est devenue mortifère. Regardez à quoi mène une vie de bavardage politique. Les ambitieux et les habiles finissent dans un ministère avec une paie de 10000 euros, les velléitaires et les idéologues deviennent des péripatéticiens passant leur temps à haranguer le public dans des vidéos à rallonge sur internet. 

      Tout le monde cherche une explication aux choses pour gérer le sentiment d’impuissance individuelle et collective qui nous ronge, et des gens sont là, des dizaines, des centaines, des milliers, pour nous délivrer cette douce drogue apaisante du renoncement travesti en "compréhension". 

      Pourtant l’élection de Trump montre bien que l’on n’a pas besoin de ratiociner pendant 15 ans sur le "système" pour le changer. Des idées simples, claires, compréhensibles par le moindre des citoyens, un peu de provocation, beaucoup d’aplomb et des moyens financiers pour être indépendant, c’est tout ce qu’il faut. Si Trump avait demandé leur avis à des conseillers et des intellectuels français, il n’aurait même pas passé le cap des primaires et ces derniers seraient en train de méditer lourdement sur les conditions de l’échec. Voilà ce que c’est devenu, la pensée française.    

      Je suis en train de lire une histoire de l’Amérique française et je suis fasciné par le dynamisme des acteurs de la colonisation, en dépit de leur très petit nombre (par rapport aux colons Anglais) : paysans de l’ouest élaborant un ingénieux système d’irrigation et de dessalement des terrain en Acadie, vigoureux "coureurs de bois" refusant de se plier à l’administration royale et allant commercer directement avec les Indiens, prêtres jésuites entreprenant l’apprentissage et la traduction systématique de la langue des autochtones, explorateurs, marchands, etc... il y a là une vitalité extraordinaire que la Couronne Français n’a malheureusement pas assez soutenue, happée par les jeux de puissance continentaux.   

      Qu’est devenue l’audace française ? 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 8 janvier 2017 17:54

      @Joe Chip

      "Qu’est devenue l’audace française ?"


      Comment ça ? N’est-elle pas magnifiquement incarnée par notre président François Hollande, le Robert Surcouf du socialisme ? 

      Bon, désolé, je retourne le couteau dans la plaie... smiley

      La France est paralysée par le cancer de l’administration et la sclérose du mandarinat. L’éducation nationale a joué un rôle odieux dans la progression de cette maladie, par la transmission de l’esprit d’impuissance et par sa contribution au mépris du sens pratique. Pour couronner le tout, le "politiquement correct" a fini d’embaumer Marianne pour en faire la momie française actuelle. 



    • Joe Chip Joe Chip 8 janvier 2017 21:24

      @Qaspard Delanuit

      Je suis bien d’accord. Je me joins d’ailleurs à la critique. Supprimer la classe de philo serait déjà une bonne chose. Faut être sérieux, à 17 ans seuls quelques petits génies avec la tête bien remplie sont capables de philosopher sans tomber dans la grandiloquence propre à cet âge, et que la lecture prématurée de Nietzsche ne peut qu’aggraver. On la remplacerait par un semestre d’histoire des idées, où l’on apprendrait en détails les différentes caractéristiques des régimes politiques, les grandes idéologies, les religions, etc. Et un semestre de rhétorique, comme le font d’ailleurs les élèves américains, qui apprennent à s’exprimer en public, à présenter clairement une argumentation, à persuader un auditoire... 

      Et pour répondre à votre question plus bas, j’ajouterai en vrac, si j’exercais ce beau métier de dictateur :

      - rétablir des examens éliminatoires à l’entrée du collège, du lycée, de la faculté. Seuls les étudiants voués à décrocher un "vrai" diplôme devraient être admis à l’université. En France, les études ne coûtent pas cher, c’est bien, mais la contrepartie devrait être une méritocratie plus stricte. Dans les pays anglosaxons, ils sélectionnent par le fric. Les familles des étudiants doivent s’endetter donc la motivation et la pression à réussir sont beaucoup plus grandes et il n’y a pas comme ici toute une classe d’âge qui végète à faire des études supérieures plus ou moins justifiées et utiles. 

      Ca peut paraître injuste et inégalitaire, mais le système élitaire français (merci pour le mot mandarinat, c’est tout à fait ça) se maintient et se justifie à cause de la faiblesse du système universitaire en général. Elitisme et nivellement par le bas fonctionnent de pair. Un pays moderne n’a pas besoin d’une aristocratie de hauts-fonctionnaires mais du plus grand nombre de diplômés au sein d’une classe d’âge. En Allemagne, ils ne forment pas des bêtes à concours mais des ingénieurs et des techniciens de haut niveau.  

      - supprimer l’ENA ou le réformer en profondeur, en commençant par le mode de sélection : il y a déjà une littérature importante à ce sujet, donc je vous renvoie à google pour un complément d’information.

      - interdire les passerelles entre la haute fonction publique et les grandes sociétés françaises. Il est anormal qu’une tâche comme Anne Lauvergeon ait pu se retrouver à la tête d’Areva et conduite cette entreprise dans le mur sous prétexte qu’elle est bien née, qu’elle a passé un concours difficile et qu’elle est une femme.

       - mettre fin à la noblesse d’Etat, l’autre cruche à la tête de l’INA qui faisait éponger les notes de taxi du fiston par le contribuable a déjà retrouvé un grade dans le ministère de la culture, noblesse oblige. Vous comprenez, elle a passé un concours très dur, elle a fait l’ENA... Dans d’autres pays, elle aurait été révoquée irrévocablement de la fonction publique mais pas en France bien sûr où la caste veille à ses intérêts. 

      - suppression du Sénat, institution impériale obsolète, division du nombre de députés par deux ; suppression des régions administratives remplacées par les régions culturelles correspondant aux anciennes provinces naturelles et chargées de la gestion patrimoniale, de la promotion culturelle, etc. Les départements retrouveraient toutes les fonctions administratives : écoles, santé... 

      - limitation des mandats politiques à une durée totale de 20 ans. Le service de l’Etat ne doit plus être une carrière ou un sacerdoce. On n’est plus sous l’Empire ou sous la troisième république.

      - fin de l’exception culturelle (200 films produits, 3 succès internationaux, 150 bouses), révision de la notion d’auteur, réforme du CNC 

      - réforme de la formation professionnelle actuellement gérée par le grand patronat et les syndicats (par des corporations quoi).

      Et ça, ce serait pour les six premiers mois. 

        


    • Squalll 8 janvier 2017 21:53

      @yoananda
      Étant professeur, je peine à voir comment je participe à enterrer la France. J’ai plutôt l’impression aujourd’hui que les professeurs sont bien les derniers à se soucier de la culture classique et de sa transmission. Le gouvernement s’en fiche complètement, regardez tous les problèmes posés par la suppression du latin avec la réforme du collège. Les parents, pour qui l’école est surtout une garderie, eux aussi s’en foutent et ne se sont pas mobilisés outre mesure contre cette réforme.

      Mais je suis sûr que vous allez pouvoir nous expliquer comment les professeurs, qui voient sans cesse leurs conditions de travail se dégrader et qui de ce fait sont de plus en plus nombreux à démissionner, sont des salauds et des gauchistes responsables de la décadence française. 


    • Squalll 8 janvier 2017 23:40

      @yoananda
      Que le reste de la population ne se gêne surtout pas pour faire ce métier de parasite. Il y a des concours ouverts à tous ceux qui ont bac +5, on a besoin de profs de maths dans certaines académies. Le niveau sera sans doute relevé, et ce sans pleurnicherie. 


    • Squalll 8 janvier 2017 23:53

      @pegase
      Dans votre message, j’ai surtout l’impression que vos souvenirs, plus ou moins lointains, d’élève brouillent votre vision actuelle du métier. La politique, on en fait forcément quand on est prof, car les programmes ne sont pas neutres de base. J’ai été élève aussi, j’ai eu le droit à des discours orientés à gauche de la part d’une minorité de professeurs. Et après ? Oui certains se servent de leur heure de cours pour faire passer des idées politiques, c’est mal. Est-ce qu’on peut faire, pour autant, remonter le déclin de la France aux professeurs ?

      De toutes manières, les problématiques liées au métier n’ont absolument plus rien à voir avec ce que vous avez pu connaître en tant qu’élève. Pour le savoir, il faut un peu de vécu, ou tout du moins se tenir informé de la situation, et pas balancer des jugements à l’emporte-pièce sur les profs gauchistes et syndicalistes affiliés à la CIA.


  • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 7 janvier 2017 01:17

    Ce gars n’avait pas oublié sa gamelle le jour de la distribution de cervelle. Propos clair, élocution fluide. Mais comment a-t-il pu mettre autant de temps à se rendre compte du niveau d’un Sarkozy dont la tête fait bling-bling quand on la secoue ? 


    • César Castique César Castique 8 janvier 2017 11:47

      @Qaspard Delanuit

      "Mais comment a-t-il pu mettre autant de temps à se rendre compte du niveau d’un Sarkozy dont la tête fait bling-bling quand on la secoue ?"

      A considérer sa présence auprès de Sarkozy et les propos qu’il tient sur une éventuelle présidence Fillon, j’ai le sentiment que la seule vraie faiblesse de Patrick Buisson, c’est d’accorder trop facilement le bénéfice du doute aux "suspects", ce qui le conduit, dans un premier temps, à les surestimer.


    • Joe Chip Joe Chip 8 janvier 2017 14:15

      @guepe

      Disons, pour paraphraser Clémenceau, que la souveraineté est un sujet trop grave pour la confier aux souverainistes, surtout aux souverainistes actuels qui prônent à de rares exceptions près un retour en arrière généralisé qui est impossible (souverainiste de droite) ou qui font de la souveraineté un fétiche politique qui est censé résoudre tous les problèmes (souverainiste de gauche). 

      Dupont-Aignan, Philippot, Chevènement, Asselineau, Guaino, Lordon, Sapir... franchement il faut être optimiste pour voir un renouveau de la pensée souverainiste chez ces gens.

      Il y a effectivement un bon indice qui est révélateur de la décrépitude intellectuelle d’une famille de pensée, ce sont les guéguerres internes personnelles que l’on essaie de faire passer pour des conflits idéologiques. Les souverainistes sont comme les nationalistes autrefois, tu en mets 10 dans une pièce et tu as dix définitions différentes de la souveraineté. 

      De toute façon, la souveraineté sans la puissance ne veut rien dire, donc il faudrait en priorité poser les conditions d’une politique de puissance, tant sur le plan économique, culturel que politique.  

      En outre, vous ne pourrez pas d’un simple claquement de doigt modifier l’idéologie profonde des élites françaises qui n’est pas le souverainisme mais le clientélisme (en gros on profite de l’Etat quand ça nous arrange). 

      Je lisais encore récemment un article dans Alternatives Economiques qui montrait que les grandes sociétés françaises étaient les seules au monde à ne pas traiter prioritairement avec des sous-traitants nationaux, et c’est également valable pour le secteur public. En Allemagne, le fonctionnaire hurluberlu qui déciderait d’attribuer un grand marché public à une boîte étrangère serait aussitôt viré, ou devrait se justifier très sérieusement, chiffres du coût du travail et du secteur concerné à l’appui. En France, tu as passé un concours super dur, donc tu sais tout mieux que tout le monde, donc si tu décides de faire bosser un prestataire roumain c’est forcément une décision motivée par la "rationalité économique" comme ils disent pour requalifier leur incompétence ou leur idéologie en neutralité.

      En Allemagne, 80% de la sous-traitance est assurée par des entreprises nationales (autour de 30% en France), c’est ça la souveraineté au XXIème siècle, pas une armée miniature, des grandes envolées sur les Droits de l’Homme ou des grandes théories sur la souveraineté nationale.

      En France, même les opérateurs des grands réseaux de distribution (énergie, eau, télécom) ont recours massivement à des prestataires étrangers. Comment voulez-vous parlez sérieusement de souveraineté nationale quand vous n’êtres même plus foutus d’entretenir vous-même à tarif compétitif vos infrastructures ? 

      Désolé, mais ça commence là la souveraineté "non folklorique", pas dans les grandes analyses macro-économiques de hauts fonctionnaires déphasés (genre Asselineau et Philippot).


    • Joe Chip Joe Chip 8 janvier 2017 14:22

      Pour conclure, je dirais que tant que l’on n’aura pas corriger notre mode de formation des élites et rompu avec notre culture de l’administration, des statuts sociaux et de la hiérarchie (en Allemagne, un ouvrier qui propose une bonne idée est entendu, en France on lui fait comprendre qu’il est un ouvrier, donc pas qualifié pour donner son avis) il sera inutile de parler de souveraineté.

      Or, même Asselineau colporte cette culture paternaliste commune aux hauts fonctionnaires et aux grands patrons.


    • Joe Chip Joe Chip 8 janvier 2017 14:40

      Et pour le dire plus simplement, c’est le pouvoir qui est la condition d’exercice de la souveraineté, et non la souveraineté qui est la condition d’exercice du pouvoir. Le souverain est, littéralement, celui qui peut, par rapport à celui qui ne peut pas et qui n’a pas la capacité de gagner son autonomie et de la conserver.

      Or, les souverainistes nous expliquent que pour pouvoir, il faut d’abord être souverain. A mon sens, il y a là une contradiction logique. 

      Si demain la France sortait de l’UE et se retrouvait avec une monnaie dévaluée, un déficit budgétaire abyssal , une économie déconfite et une armée en lambeaux, en quoi serait-elle pour autant "souveraine" ? Buisson le dit très bien, économiquement, nous sommes liés à nos créanciers (30% des pays arabes, 30% fonds de pension américain, 30% épargne nationale) donc aux Américains et aux pays du Golfe. Un pays qui ne détient pas 50% de sa dette n’est pas un pays souverain, point barre. La monarchie française a perdu sa légitimité quand elle s’est engloutie dans la dette.


    • Joe Chip Joe Chip 8 janvier 2017 15:51

      @Zatara

      Normalement je ne veux plus répondre plus aux gens qui saucissonnent les posts pour déformer les propos et contourner les arguments, traduisant tout à fait autre chose que ce que l’on vient de dire.

      Je n’ai certainement pas critiqué la souveraineté en tant que telle, mais les souverainistes. Je n’ai pas défendu non plus le modèle allemand ou le protectionnisme américain, mais à un moment donné, il faut aussi se demander pourquoi nous sommes incapables de faire la même chose et essayer de répondre à cette question autrement qu’en désignant des "pourris" non-souverainistes qu’il suffirait de remplacer par des "vertueux" souverainistes. 

      si, tu vires tous les partis-mafia, tous les sénateurs et tous les députés corrompus financièrement et idéologiquement. Comme un claquement de doigt : un jour tu as un mandat, un jour tu n’en a plus....

      Ca, c’est de la pensée magique. La souveraineté, comme j’ai essayé de l’expliquer, ça commence avec le plus petit dénominateur, le désir d’indépendance du citoyen, puis l’organisation collective, les infrastructures, etc... vous devriez voyager un peu, allez en Suisse, en Allemagne, c’est juste à côté et vous verrez immédiatement le changement de mentalité. 

      ce sont les deux, autant le structurel et la systémique politique, que l’économique...tout simplement parce qu’à la tête de proue, c’est indissociable.... mais pas sur qu’il en parle dans Alternatives Economiques....

      Ah, l’argument profond ! J’ai ouvert un "journal mainstream", qui contient des dizaines de pages d’analyse actualisées avec des chiffres officiels, que je ne suis même pas obligé de croire sur pièces, oulala ! C’est tabou ! Ca y est je suis un mouton manipulé. Vous n’avez pas l’impression de réagir comme un sectaire de base, refusant toute remise en question de ses convictions et toute information extérieure à sa sphère de pensée auto-alimentée et auto-référencée ?

      tu contrôles ta monnaie, tu contrôles ta dette.....cf USADu reste, rien n’interdit de faire faillite, et les exemples historiques ne manquent pas. La seul question qui vaille n’est pas celle du "pouvoir" mais du "vouloir"... 

      Je vois, c’est super-simple en fait.Tu as une monnaie nationale, et tu peux t’endetter à l’infini. CQFD. Les USA, contrairement aux idées reçues, détiennent encore près de 70% de leur dette nationale (en cumulant le gouvernement fédéral, la réserve fédérale, les investisseurs privés, les épargnants... à comparer avec les 35% de la dette française détenue par la France, c’est pourquoi notre dette est une des plus "surveillées" par le monde financier), ils ne sont pas complètement fous au point de remettre les cordons de la bourse aux Chinois, qui détiennent environ 10% de la dette américaine. Ensuite, il est inutile de se voiler la face, au-delà des arguments monétaires, ils ont l’armée la plus puissante du monde, une dizaine de porte-avions nucléaires, soit trois fois plus que la Russie, la Chine et la France réunie. Les voilà les raisons de leur souveraineté, le dollar n’est pas une monnaie magique.

      Sinon, tu as raison, rien n’empêche de faire faillite, et rien n’empêchera nos 70% de créanciers de réclamer le remboursement. Quand bien même on ne rembourserait pas, il y aurait des conséquences désastreuses s’étalant sur des décennies, comme on l’a déjà connu d’ailleurs au moment de la révolution française.


    • Joe Chip Joe Chip 8 janvier 2017 16:36

      @Zatara

      peu importe le journal....plus globalement, je vois que tes réponses sont vraiment enfermé dans des hypothèses mainstream justement. Merci pour la régurgitation, mais si je veux consommer de la flip de marché financier, j’allume BFM. Et comme tu pourras le voir dans mes autres réponses, je parlais déjà justement de l’aspect militaire.....

      Ca, ce ne sont pas des arguments, juste une affirmation gratuite et une attaque ad hominem pour disqualifier un propos que tu ne peux pas réfuter logiquement (proposition + argument + sources), en insinuant au passage que je me serais contenté de "régurgiter" des infos de BFM (que je ne regarde jamais) ce qui est en plus complètement faux. 

      Est-ce que tu contestes formellement ces chiffres ? Est-ce que tu es en mesure d’affirmer que ces chiffres sont par définition bidons, puisque publiés dans un magasine "mainstream" ? (alternatives économiques est plutôt à gauche tendance keynesienne). Est-ce que tu peux me dire que non, la France n’a pas recours massivement à la sous-traitance et aux fournisseurs étrangers, et que cela ne constitue pas un handicap structurel majeur à la définition d’une politique souveraine, ne serait-ce que sur le plan industriel ? 

      C’est pas croyable, j’ai dit qu’il fallait muscler notre secteur productif pour réclamer notre souveraineté économique - un argument bien gaulliste, quoi - et tu interprètes ça comme un propos anti-souverainiste en me disant qu’il suffit de virer les pourris et d’annuler la dette, et paf, nous revoilà souverain par l’opération du Saint-Esprit ! 

      C’est bien ce que je dis vous avez une approche fétichiste de la souveraineté, que vous confondez avec vos vaches sacrées souverainistes (UPR,etc.)


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 8 janvier 2017 17:30

      @guepe
      "C’est clair qu’il a bouffé dans la gamelle"

      Ce n’était pas du tout le sens de ma phrase (j’ai employé une formule de Frédéric Dard pour dire qu’il est intelligent).


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 8 janvier 2017 17:34

      @yoananda
      "il n’a pas mis "autant de temps", il a juste fait avec ce qu’il avait ... ca aurait été quoi l’alternative sinon ?"


      Je sais que ce n’est pas simple. En fait, Il répond lui-même à ma question ici (excellent entretien que je conseille à tous). 

      https://www.youtube.com/watch?v=ymms1c4wfhc


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 8 janvier 2017 18:10

      @Joe Chip
      "Pour conclure, je dirais que tant que l’on n’aura pas corriger notre mode de formation des élites et rompu avec notre culture de l’administration, des statuts sociaux et de la hiérarchie"


      Que faut-il faire concrètement pour corriger notre mode de formation des élites et rompre avec notre culture de l’administration, des statuts sociaux et de la hiérarchie ? Demander aux professeurs de quitter l’enseignement officiel et de s’organiser pour créer des écoles et des centres de formation autonomes capables de prouver leur efficacité ? Ou bien quoi ? Reprendre la main sur le système universitaire confisqué par l’administration ? Comment ? Je ne pose pas ces questions dans un esprit rhétorique mais dans le cadre d’une réflexion tactique. 


    • maQiavel maQiavel 8 janvier 2017 22:20

      Bonsoir.

      Il y’a une confusion dans le propos de Joe Chips (toujours aussi intéressant à lire malgré nos fréquents désaccords) entre souveraineté et Puissance. Et c’est à cause de cette confusion que sa critique des souverainistes est en grande partie erronée.

      Pour donner une illustration facile à saisir : la puissance, c’est le calibre d’un flingue. La souveraineté, c’est la capacité de décider de ce que l’on fait du flingue (on peut le garder dans son étui, on peut le sortir et choisir de le pointer dans une direction ou dans une autre, on peut l’utiliser pour négocier ou  pour tirer etc.). Si on a compris cela, on a compris l’essentiel concernant la distinction entre ces deux concepts qui sont aussi des réalités politiques.

      Pour ne pas en rester à cette illustration simpliste : la souveraineté est la liberté de décider. La puissance, elle, est un concept beaucoup plus complexe qui fait entrer en ligne de compte une multitude de paramètres (économiques, militaires etc.) dont l’importance et la combinaison varient selon les moments voire les lieux, elle est ce qui détermine la hiérarchie des acteurs d’un système international en concurrence. Ainsi, la puissance n’est pas un absolu, son utilisation implique une comparaison entre Etats aux capacités variables. Pour le dire autrement, un Etat est toujours puissant par rapport à d’autres Etats, la puissance en soi n’a pas de sens en politique.

      Maintenant, il faut garder ceci à l’esprit : un pays très haut dans la hiérarchie de la puissance peut ne pas être souverain (c’est le cas de la France qui a perdue nombre de prérogative régalienne mais qui reste quoi qu’on en dise une des plus grandes puissances mondiales, personne de sérieux n’arrivera à me citer dix Etats qui sont plus puissants que la France). Inversement, et c’est plus difficile à saisir intuitivement, un Etat au bas de la hiérarchie de la puissance peut être souverain.

      Une précision s’impose pour pouvoir me faire comprendre avec clarté : je dis que puissance et souveraineté ne sont pas indissociables mais je ne dis pas qu’il n’y a aucun lien entre ces deux notions. Pour reprendre l’image du calibre , il est facile de comprendre que celui qui a le plus gros calibre peut contraindre un acteur qui en a un plus petit , pour ce dernier , ce manque de puissance peut poser problème car met en péril sa souveraineté ( sa liberté de décider). Mais malgré ce rapport de force défavorable ,ce dernier peut conserver sa souveraineté en diversifiant ses alliances avec d’autres Etats puissants et en les mettant en concurrence les uns avec les autres pour se ménager des espaces de liberté. Cette stratégie de neutralisation est vieille comme la politique, c’est ainsi que les petites puissances survivent : par la ruse. L’aptitude à manipuler plus puissant que soi fait partie de la force.

      De là on comprend qu’avoir des portes avions et des armes nucléaires permet sans aucune contestation possible d’augmenter la puissance d’un Etat mais ce n’est pas un gage de conservation de la souveraineté : on a vu des Etats militairement très puissants ne pas être souverain car conquis de l’intérieur par d’autres puissances sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré.

      Pour revenir au cas concret de la France, les souverainistes disent ceci : sans la liberté de décider, on ne peut rien faire. Et je rajouterai qu’augmenter nos capacités militaires ne changerait rien à cette situation. Muscler notre secteur productif ? Une excellente idée mais comment on fait si on n’est même pas libre de choisir de mener cette politique ? Poser les conditions d’une politique de puissance ? C’est aussi très bien mais comment je fais si ce n’est pas moi qui décide ? Modifier l’idéologie profonde des élites françaises en corrigeant notre mode de formation des élites ? Superbe proposition, comment faire si ce sont des entités qui ont d’autres intérêts de celui de la France qui sont aux manettes du processus de sélection ? Et je n’exonère pas du tout ce peuple qui vote pour les mêmes politiciens depuis des décennies de ses responsabilités, nous sommes les premiers responsables de cette situation, je ne vais pas m’étendre là-dessus, c’est une lapalissade. Mais je veux dire ceci : sans la capacité d’agir et de faire, la problématique la conception d’une stratégie de puissance est impossible. Pour pouvoir, il faut d’abord être souverain, c’est une question de bon sens. Dans nos conditions, comment s’étonner de l’attribution de marchés public à une boîte étrangère alors qu’on n’est pas souverain ?

      Les souverainistes posent ces questions qui sont fondamentales : si ce corps politique appelé France existe vraiment, est ce qu’il décide de sa destinée ? Si la réponse est non, c’est qu’ il y’a d’autres entités qui décident à sa place. Alors que faire ? Réponse : retrouver avant tout la volonté de décider de ce que l’on veut faire. Ensuite on peut recouvrer la capacité de décider de ce que l’on veut faire. Voilà le plus petit commun dénominateur des souverainistes : chercher à ce que le corps politique français puisse décider de ce qu’il veut faire. Nous ne détenons pas 50 % de notre dette ? La souveraineté, c’est la capacité de décider de ce qu’on fait de cette dette dans nos intérêts (parce qu’il y’a plusieurs options, je ne vais pas m’étendre là-dessus), sans liberté de décider ce sont d’autres qui décideront pour nous au bénéfice d’intérêts qui ne sont pas les nôtres. 


    • maQiavel maQiavel 8 janvier 2017 22:23

      Bien sur les souverainistes s’écharpent sur ce qu’il conviendrait de faire une fois la souveraineté recouvrée, c’est tout à fait normal quand on a des visions si différentes de la France et du monde. Non pas que  les souverainistes ont dix définitions différentes de la souveraineté, il n’en existe qu’une seule. Mais par contre, il y’a des centaines de choses différentes que l’on peut faire de cette souveraineté et c’est là qu’il y’a bagarre générale. smiley

      La compétition entre les partis politiques n’aide pas à constituer une union souverainiste, mais peu importe au fond ce n’est pas le combat électoral qui est prioritaire, d’abord nous devons retrouver une volonté de décider de notre sort et le travail d’influence culturel d’intellectuels comme Jacques Sapir (dont le livre « souveraineté , démocratie , laïcité » est excellent , c’est mon point de vue ,en tous cas je m’étonne de ce que l’on puisse parler de pauvreté intellectuelle en le citant ) est le plus important pour le moment.

      C’est pour répondre à guepe : effectivement rien ne ressortira par des urnes sans électrochoc. Si demain l’euro s’effondre et qu’on morfle parce que dans l’œil du cyclone d’une grave crise économique achevant la paupérisation des classes moyennes salariés et des indépendants, je ne présume de rien. Je ne souhaite pas que ça arrive mais c’est le seul moyen pour retrouver la volonté d’exister. Il y’aura alors des mouvements de fonds qui trouveront une manifestation par les urnes mais pas seulement, ça ira beaucoup plus loin. Ce n’est pas 2017 qu’il faut regarder, voyons ce qui se passera d’ici à 2022 et à la limite à l’horizon 2027. S’il ne se passe rien, alors les choses vont suivre leur cours. S’il se passe quelque chose de violent, il y’a de forte chances que les cartes soient redistribués et dans ce cas, certaines choses se feront mais dans la douleur malheureusement. Et si malgré tout on décide de crever en tant que collectif politique sans rien faire, alors on crèvera et on aura qu’à s’en prendre qu’à nous-mêmes, c’est aussi simple que ça, ça ne plaisante pas dans le monde dans lequel nous vivons, on l’a oublié à cause de la bulle de prospérité et sécurité dans laquelle nous avons vécu en occident pendant plus de 70 ans mais on vit dans un monde cruel et les faibles n’y ont pas leur place …


    • maQiavel maQiavel 8 janvier 2017 22:49

      @Hieronymus
      Bonnet année et bonne santé. smiley


    • Qamarad Qamarad 8 janvier 2017 23:21

      @maQiavel
      Bon retour parmi nous smiley

      Bonne année, bonne santé à tous ; et que le respect règne entre agoravoxiens (mais là, Hiéronymus va me dénoncer comme utopiste gauchiste) smiley


    • Qamarad Qamarad 8 janvier 2017 23:57

      @Zatara
      ou comme homosexuel refoulé mal épanoui

      Désolé Kamarad Hiéronymus, mais étant plus proche de son âge que vous, je ravirai le coeur de la délicieuse Charlotte et ne manquerai pas d’appliquer vos conseils beauté ; voilà qui m’exclut de toute présomption d’homosexualité smiley


    • Joe Chip Joe Chip 9 janvier 2017 02:40

      @maQiavel

      Tout ça est intéressant mais il est trop tard pour répondre cette nuit, je donnerai suite dans la journée.


    • Ozi Ozi 9 janvier 2017 12:37

      @Qaspard Delanuit :"Ce gars n’avait pas oublié sa gamelle le jour de la distribution de cervelle. Propos clair, élocution fluide."

      C’est un minimum pour le conseiller en communication d’un Président, et c’est très utile vu le niveau d’enfumage du discours..

      .

      Bon, petit panel rapido :

      _ A partir de 4:30, Buisson : "Hommage au lien social, les valeurs de gratuitées, le bénévolat" ... Réponse du gouvernement dont Buisson était l’éminence grise -----¨> "Travailler plus pour gagner plus".. smiley "Sus aux assistés" (les mêmes bénévoles dont il fait l’éloge ?)  smiley

      _ A partir de 6 : "critique des mouvements d’émancipations contre les alienations", Buisson se gardant bien de révéler la principale alienation cause de la consommation accentuée de psychotropes..

      _ A partir de 9 : "Ce que défend la droite actuelle est le contraire absolue de ce que défendait la droite historique"

      Là je suis parfaitement d’accords et je me dis que Buisson a enfin compris toutes ses erreurs et est pret à évoluer dans le bon sens, et là ----> http://www.europe1.fr/politique/pro-fillon-patrick-buisson-salue-une-revolution-conservatrice-2909531&nbsp ; .. Fion ??  smiley

      Buisson c’est le mec qui déboule chez toi et te pisse dessus tout en t’expliquant que ce n’est pas bien de pisser sur les gens et prévoyant dans le même temps de monter un petit business pour pisser sur les gens...  smiley

      _ A partir de 10:50 :"On cherche maintenant à les exclure du marché de l’emploi"

      Qui ça "on" ?? et quels emplois ?? .. Buisson n’est pas au courant que l’emploi disparait grâce au progrès technologique de puis 70 ans ??

      _ A partir 11 : "La dernière dignité qu’ils leur restait d’être employable"

       smiley ... Merde, la dernière dignité d’être esclave est en train de leur être enlevé par le progrès, c’est inadmissible, va falloir remettre tout ces pecnos dans des centres spécialisés ..  smiley 

      .

      Bon je passe sur ses assertions vis à vis du RU ou de la laïcité, là on touche le fond, bref un joli spécimen de Sapiens dans toute son innocence  smiley


    • Joe Chip Joe Chip 10 janvier 2017 02:07

      @maQiavel

      Je réponds hélas succinctement car il est tard et j’ai déjà beaucoup écrit sur ago ce weekend.

      Je ne crois pas avoir fait de confusion entre "puissance" et "liberté de décider" car je n’ai pas parlé de puissance mais de pouvoir. Il y a une nuance qui peut paraître purement sémantique mais qui est néanmoins réelle entre ces deux termes, en tout cas dans la manière dont je préfère parler de pouvoir plutôt que de puissance. 

      La puissance est la potentialité du pouvoir. Le pouvoir est la puissance manifestée. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne partage (malheureusement) pas ton analyse optimiste au sujet de la France, et je ne suis pourtant pas un adepte de la pensée décliniste. 

      Pour reprendre ton analogie du flingue, je pense que le fait de distinguer le calibre de l’arme et la capacité du porteur de cette arme à décider librement d’utiliser sa puissance de feu, en se demandant à quel moment s’exerce la souveraineté, est une manière entièrement théorique d’aborder le problème de la souveraineté. Dans les faits, la souveraineté se trouve autant dans l’arme que dans la capacité du souverain à l’utiliser. Je synthétise tout ça dans le terme "pouvoir" car selon moi la capacité ou la volonté de décider ne suffit pas à déterminer la souveraineté (j’y reviens). 

      On pourrait même ajouter d’autres critères, comme par exemple la capacité à produire l’arme à feu dans une usine dont on possède l’intégralité de la maîtrise des processus de fabrication et dont on contrôle la majorité des capitaux. La définition de la souveraineté se heurte en fait très vite - dans le monde contemporain - à la complexité des facteurs qui entrent précisément en ligne de compte pour tenter de la définir. 

      Je veux bien aussi admettre que les petits pays peuvent jouir d’une souveraineté égale, voire supérieure, à celle des grands Etat, mais ils ne sont précisément libres et souverains que dans la mesure où la défense de leur souveraineté ne se heurte jamais, par définition, aux intérêts des grands pays.

      Il est par exemple, à l’évidence, beaucoup plus difficile pour un pays comme la France, puissance nucléaire, avec des intérêts géopolitiques sur tous les continents, de marquer sa souveraineté à l’égard (et parfois aux dépends) d’un pays à la fois rival et allié comme les USA, que pour un pays comme le Vénézuela, où Maduro peut se permettre d’insulter Obama et le gouvernement américain sans avoir rien à craindre, puisque le Vénézuela dépend en réalité des importations américaines sur le plan énergétique et alimentaire, donc n’est pas réellement souverain. 

      Quant aux jeux d’alliance diplomatique qui permettent à un petit pays de résister à un grand, d’accord, mais il faut reconnaître qu’il y a eu assez peu d’exemples dans l’histoire contemporaine. La Syrie est toujours dirigée par le clan El-Assad... mais le pays est détruit, avec sa force vive qui s’est éparpillée aux quatre coins de l’Europe et qui ne reviendra probablement pas au pays. Tu sais que certains esprits caustiques affirment que si la France n’avait pas signé l’armistice en 1940 - sans en avoir vraiment les moyens - la démographie se serait effondrée et que le pays n’aurait jamais pu recouvrer sa puissance après-guerre (même si on peut relativiser le terme de puissance). Or, comme le savent les démographes, la natalité qui chutait depuis le XIXème siècle est repartie dès 1942. Parfois, il faut choisir entre la survie et la souveraineté, sachant que l’une peut être recouvrée, mais pas l’autre... 

      On peut même pousser l’analyse plus loin en estimant que les attributs classique de la puissance, pour une pays comme la France, constituent paradoxalement un obstacle au déploiement et à l’expression libre de sa souveraineté, dans la mesure où les puissances rivales vont en permanence essayer de diminuer ou de saper cette puissance. C’est le cas avec les USA qui voudraient en réalité que la France renonce à l’arme nucléaire et à ses possessions ultramarines (en prétendant évidemment défendre le droit à l’autonomie et en ayant le culot de se présenter comme une ancienne colonie). Et ça, beaucoup de gens ont du mal à le comprendre, ils croient que nous devrions être "souverains" à la manière du Vénézuela.

      De ce point de vue, il est indéniable qu’un pays comme la Suisse jouit concrètement d’une souveraineté supérieure à celle de la France (ou de la Russie). Détenant en outre des informations compromettantes sur les élites de nombreux pays qui viennent planquer leur argent et installer leur famille en Suisse, leurs décisions sont beaucoup moins contraintes que les nôtres, ce qui leur permet de vivre dans un pays plus démocratique et plus libre. Mais évidemment, les enjeux ne sont pas les mêmes.

      La souveraineté de la France est donc contrainte en permanence par les conditions même de l’exercice de cette souveraineté qui lui impose de jouer à la table des cinq plus grandes puissances - qui sont pour la plupart des nations continentales et impériales - alors qu’elle est, fondamentalement, une ancienne puissance déclinante et un Etat-Nation européen. C’est le grand paradoxe de notre situation, jamais résolu depuis De Gaulle, que les autres pays nous renvoient souvent à la figure et qui explique l’attitude d’une partie des élites française, qui estiment, non sans raison d’ailleurs, que la France devrait renoncer une fois pour toute à son statut à la fois réel et fantasmé de grande puissance mondiale, pour défendre à la place ses intérêts en Europe. Des intérêts strictement européens qui n’imposent pas de posséder l’arme atomique, d’avoir une armée moderne et puissante, etc... Un politologue anglais a écrit un livre venimeux d’amour-haine sur la France dans lequel il attribue la fameuse "dépression" des Français à la notion de grandeur que le peuple français ne pourrait plus porter historiquement depuis la seconde guerre mondiale. La thèse se défend, il y a sans doute une part de vérité.  

      Avec cette analyse, on peut au moins comprendre notre impuissance relative sans avoir recours à l’hypothèse de l’ennemi intérieur qui complote contre la France et veut détruire cette souveraineté (même si cette thèse est sans doute vrai, mais d’une manière sans doute beaucoup plus subtile que les gens ne l’imaginent). Pour ces élites, il faut renoncer aux attributs de la puissance, à la souveraineté, aux "miettes d’Empire" comme ils disent avec mépris. Ce choix est sûrement le plus rationnel, et la population y aurait sans doute matériellement le plus intérêt : on vit mieux dans les pays qui ont à la fois une économie développée sans avoir à gérer les attributs de la souveraineté (Japon, Allemagne). C’est un peu le scénario de Houellebecq dans La Carte et le Territoire, la France vit tranquillement de sa gastronomie, du tourisme et de la gestion de son patrimoine historique.  

      Il y a évidemment derrière cette attitude un non-dit portant sur la seconde guerre mondiale et l’histoire coloniale exacerbée par la culpabilité du bourgeois occidental. La France a été/est mauvaise, elle doit expier en renonçant à être elle-même. En fait, la particularité de la souveraineté française (ou russe) est qu’elle est un enjeu identitaire. Une France non souveraine ne serait plus la France. Soit on se résout, au fond, à n’être que ce nous sommes déjà en partie, c’est à dire une puissance européenne moyenne, soit on se cabre, mais là, il n’est pas certain que le peuple français ait encore une vitalité suffisante pour sassumer une telle politique.

      C’est pour cette raison que je définis la souveraineté dans un cadre élargi qui commence au niveau individuel. A quoi bon être souverain si le citoyen de base n’en a rien à foutre et en fin de compte veut juste avoir accès à des divertissements et une qualité de vie satisfaisante ? A-t-on encore cette capacité ? Est-que cette capacité passe par un maintien de l’identité du peuple français historique ? Ou est-ce qu’elle impose de dépasser les contradictions posée par l’histoire récente (immigration, etc.) pour aboutir à une nouvelle synthèse ?

      La souveraineté recouvre donc beaucoup d’enjeux simultanés, et simultanément, c’est pourquoi j’ai du mal à la réduire à la liberté de décider. 

      La France reste, c’est vrai, une puissance considérable, avec l’arme nucléaire, son porte-avion, ses avions à la pointe de la technologie, ses territoires ultra-marins, son réseau diplomatique mondial. Mais niveau pouvoir, c’est zéro, comme le théâtre syrien en a été l’implacable révélateur. Reprenons : Hollande a donné l’ordre à l’armée française d’annuler l’attaque prévue sur la Syrie quand Obama a renoncé à exécuter ses propres menaces suite au fameux "franchissement de ligne rouge" du régime syrien. Des spécialistes militaires ont remarqué que l’armée français avait à ce moment (encore) la possibilité d’intervenir seule dans le cadre d’une mission "punitive", ce qui était le format prévu, et ce d’autant plus qu’à l’époque les Russes n’étaient pas encore un acteur majeur du conflit. Autrement dit, la puissance était là, ainsi que la capacité à décider librement de mobiliser celle-ci. Obama n’a à aucun moment interféré dans le processus de décision français (les Américains connaissent trop notre susceptibilité à ce sujet pour émettre des ordres directs), il a simplement fait savoir à l’exécutif français qu’il annulait l’opération américaine après concertation avec son allié britannique.   

       (à suivre)


    • Joe Chip Joe Chip 10 janvier 2017 02:08

      (suite)

      Pourtant Hollande a reculé et a annulé l’intervention, car il n’en avait pas le pouvoir. Hollande ne décidait pas de manière souveraine. 

      Je ne nie pas évidemment l’importance fondamentale de la volonté mais elle est intrinsèquement liée de mon point de vue à l’élément capacitaire, bien plus, en tout cas, qu’elle ne l’était pas le passé. Disons que de mon point de vue il existe une corrélation entre le niveau de puissance (militaire, diplomatique, culturelle et économique) et la capacité à décider librement. 

      Je ne suis pas tout à fait d’accord non plus avec la définition un peu paranoïaque (au sens politique du terme) que tu donnes de la souveraineté. Tu acceptes à priori la thèse (que d’aucuns qualifieraient d’extrême-droite) selon laquelle la France ne serait pas libre de ses actes, influencée, dirigée secrètement par des "entités" situées à l’étranger ou représentant des intérêts étrangers. Il faudrait préciser ta pensée, car là cela reste un peu nébuleux. Je vois évidemment où tu veux en venir mais ce genre d’argument est difficilement théorisable et difficile à inscrire dans le cadre d’une théorie politique basée sur des éléments rationnels. Cette définition "négative" de la souveraineté est celle qui est brandie par tous les dictateurs pour accéder au pouvoir et s’y maintenir : "Nous sommes noyautés, contrôlés, donc accordez-moi tous les pouvoirs pour extirper le ver étranger du fruit national". 

      Dans cette situation, je parle de souveraineté négative (en réalité seul l’Etat est souverain en s’isolant du monde et en réprimant le peuple) ou de souveraineté folklorique, comme en Amérique Latine, même si nous ne serons probablement pas d’accord à ce sujet. Les peuples sud-américains ont eu à souffrir une série invraisemblable de coups d’Etat et de massacres au nom de ce que l’exécutif ou des factions interprétait avec grandiloquence comme la défense de la souveraineté nationale (identifiée en réalité aux intérêts du groupe en question).

      Je ne crois pas à la possibilité d’une politique qui se donnerait la souveraineté comme objectif, c’est pourquoi je critique le "fétichisme" de la souveraineté. Chez un type comme Asselineau, toute la politique est contenu dans la volonté souveraine, il y a clairement chez lui une dérive holiste qui n’est pas assumée comme telle mais que la forte personnalisation de son parti et l’enthousiasme de ses adhérents traduisent. 

      Pour moi il n’y a aujourd’hui qu’une poignée de pays en plein exercice de souveraineté au monde, et c’est la raison pour laquelle un nombre grandissant de pays consentent d’autant mieux à renoncer à leur souveraineté qu’elle est devenue une situation largement théorique et à vrai dire un boulet à gérer sur le plan économique et militaire. 

      Quand on retire les exceptions nord-coréennes et vénézueliennes qui sont de faux exemples de souveraineté (seul l’Etat y est souverain en s’isolant du monde et en répriment le peuple, même si on ne sera peut-être pas d’accord sur le cas vénézuélien) il ne reste guère que les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, l’Iran, voire l’Arabie Saoudite qui excelle à convertir ses "partenaires" à la défense de ses intérêts. Ensuite je mettrais un groupe plus grand de pays dont la Russie, la France, l’Allemagne, le Japon, Israel mais aussi la Suisse, qui a dans ses coffres de quoi faire tomber de nombreux gouvernements. La Russie n’est pas assez puissante pour être totalement souveraine, Poutine peut faire pour le moment des paris très risqués car il est soutenu par les Chinois. Mais les Chinois ont aussi des visées expansionnistes sur la partie orientale de la Sibérie, laissée en friche par les Russes...

      Bon, finalement, c’est pas succinct. J’espère que j’ai été à peu près clair. C’est toujours un plaisir de ne pas être d’accord smiley


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 10 janvier 2017 03:12

      @Joe Chip
      "Je réponds hélas succinctement"

       

       smiley Ah oui, succinctement ? 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 10 janvier 2017 03:48

      @Joe Chip
      "Je ne crois pas à la possibilité d’une politique qui se donnerait la souveraineté comme objectif, c’est pourquoi je critique le "fétichisme" de la souveraineté."

       Cependant, à l’inverse, qui serait prêt à vivre et à se battre pour une politique qui ne se donnerait pas la souveraineté comme objectif ? Ni moi, ni les gens qui m’entourent. Il me semble que, par excès de rationalisation, vous négligez la dimension du désir (ou sentimentale) sans laquelle l’histoire, réduite à une pure mécanique rationnelle, serait une tapisserie sans fil conducteur et aux motifs illisibles. Pensez-vous que le désir français est éteint, qu’il est arrivé en bout de course historique, que l’impuissance politique française tient au fait que Marianne ne fera plus jamais bander les Français ? Peut-être. Mais pas certain. En tout cas, je constate un grand désir de souveraineté chez les Français (de toutes origines, mais se considérant avant tout comme Français) que je rencontre au hasard. Et ces personnes se moquent bien que la restauration de la souveraineté soit ou non une "possibilité" : c’est leur désir


    • maQiavel maQiavel 11 janvier 2017 02:01

      @Joe Chip

      Je vais me focaliser sur ce qui nous sépare car ce qui est important dans ce genre de discussion, c’est de prendre acte des désaccords et surtout de les comprendre. Se convaincre mutuellement n’est pas le but, on apprend mieux en essayant de comprendre le point de celui avec lequel on échange.

      Donc je vais essayer de faire la synthèse de nos désaccords  :

      -Moi je limite la souveraineté à la volonté, à la liberté et à la capacité de décider d’un corps politique. Toi tu lui donne un cadre beaucoup plus élargit dans lequel tu intègre une série de paramètres qui de mon point de vue relèvent de la puissance (d’où mon premier commentaire sur la confusion entre souveraineté et puissance).

      -De ma perspective, être souverain ne signifie pas être indépendant. A l’ère de la mondialisation les Etats sont interdépendants et ces connexions créent ce que l’on pourrait nommer comme une infrastructure , c’est-à-dire un cadre contraint auquel on doit se prêter, dont on ne peut dépasser les limites, qui impose lui-même les conditions de déplacement. Toi tu intègres cette infrastructure dans la notion de souveraineté alors que pour moi elle se situe en aval de l’usage que l’on fait de la souveraineté. La souveraineté, c’est la capacité de décider comment se déplacer dans ces limites, pas l’existence des limites en elle-même et les contraintes qu’elles produisent.

      - De ton point de vue il existe une corrélation entre le niveau de puissance et la capacité à décider librement, ce qui n’est pas mon cas.

      -Tu dis qu’il faut parfois choisir entre la survie et la souveraineté, moi je dis que c’est un faux choix car pour survivre il faut être souverain (parce que sinon sa survie dépend des intérêts de l’entité qui décide à la place du corps politique). Mais ça ne va pas t’étonner, je suis Machiavélien.

      -Tu dis que tu ne crois pas à la possibilité d’une politique qui se donnerait la souveraineté comme objectif, moi je crois au contraire que le premier combat que doit mener un corps politique qui a perdu sa souveraineté est de recouvrer sa liberté de décider. Tout le reste vient après. Cela ne signifie pas que la souveraineté est un fétiche qui va résoudre tous les problèmes mais que pour résoudre des problèmes , il faut pouvoir décider de ce que l’on veut faire sinon on brasse dans le vent avec des discours qui n’auront de toute façon aucun impact.

      -Il me parait évident que la France n’est pas libre de ses actes, non parce que des officines obscures contrôlent tout de A à Z mais parce que la France s’est délestée, d’elle-même d’un certain nombre de prérogative régalienne. Tu penses que ce genre d’argument est difficilement théorisable et difficile à inscrire dans le cadre d’une théorie politique basée sur des éléments rationnels , je pense tout le contraire et je crois qu’à ce niveau là , Asselineau et d’autres ont fait excellent travail en se basant sur des éléments concrets ( je précise que je ne suis pas de l’UPR et que les militants de ce parti me tapent de plus en plus sur les nerfs mais cela n’enlève rien au travail d’Asselineau sur cette question , il n’est d’ailleurs pas le seul dans ce domaine ). 

      Voilà, je pense que c’est tout, un commentaire ? 


    • Joe Chip Joe Chip 15 janvier 2017 01:30

      @maQiavel

      Désolé, je n’ai pas trouvé le temps de revenir dans la semaine.

      Je suis à peu près d’accord avec tout ça. Juste quelques réserves :

      - la mondialisation n’a pas fondamentalement changé la nature des rapports entre puissance ; c’est pourquoi je définis la souveraineté à l’intérieur du cadre où elle est vouée à s’exercer, aujourd’hui, l’économie mondialisée, hier l’Europe féodale et chrétienne, etc... La volonté d’être libre ne suffit pas à être libre, c’est simplement une condition, une potentialité.

      - il me paraît difficile d’opposer dans les faits souveraineté et indépendance ; elles ne sont pas rigoureusement identiques, mais il faut beaucoup de souveraineté pour être indépendant et inversement, on ne peut pas rester souverain sans gagner en autonomie. Si la plupart des pays aspirant à la souveraineté cherche à acquérir des technologies, à renforcer leur indépendance alimentaire, à améliorer leur économie, c’est précisément parce qu’ils intègrent cette notion de contrainte à l’exercice de la souveraineté. En ce moment les Japonais revoient leur doctrine militaire et cherchent à reconstituer leur complexe militaro-industriel pour regagner une partie de leur souveraineté perdue à l’issue de la seconde guerre mondiale. 

      - j’ai voulu dire que je ne croyais pas à une politique qui se donnerait pour objectif exclusif de recouvrer la souveraineté, et qui en ferait l’antidote à toutes les difficultés traversées par un pays ou un peuple. 

      - quand un peuple disparaît organiquement, il perd toute possibilité d’être souverain ; quand il perd la souveraineté, il ne perd pas la possibilité de le redevenir. 

      - sur la France je suis en partie d’accord, on a dû mal se comprendre ; ce qui n’est pas théorisable c’est l’idée, "soralienne" si tu veux, que la souveraineté n’est possible qu’en se prémunissant de toute influence ou ingérence extérieure, c’est pourquoi je parlais de "paranoïa" holiste dans ce cas précis. Toutefois, il faut bien être conscient qu’aux yeux de beaucoup de pays, les Français se distinguent justement par leur désir farouche d’indépendance (sur le plan militaire, politique, diplomatique). 


  • Joe Chip Joe Chip 7 janvier 2017 02:31

    J’aime bien Buisson, c’est un personnage, avec une vraie personnalité, comme il n’en existe peu ou plus dans la vie politique française. Et aussi le dernier vrai "penseur" de la droite traditionnelle. La manière à la fois calme et condescendante avec laquelle il a remis en place un comique de service qui tentait de le ridiculiser sur France Inter était jouissive ! 

    Je n’ai d’ailleurs pas été surpris d’apprendre que lui et Mélenchon se portaient une certaine estime mutuelle en dépit (ou à cause) de leur adversité. Ce sont deux vrais lettrés. 

  • spoty spoty 7 janvier 2017 20:23

    Très intéressant et miss d’Ornellas est charmante en plus.


  • zygzornifle zygzornifle 8 janvier 2017 14:37

    C’est un Buisson ardent, pas un Buisson sans dents .....


  • michel-angelo michel-angelo 8 janvier 2017 19:05

    Intéressant.

    Je suis mélenchoniste mais les bonnes idées, d’où qu’elles viennent sont bonne à prendre.

    A ce stade, les meilleures idées, sont dans la France Insoumise.

    Protectionnisme solidaire, lutter contre l’afflux de réfugiés en évitant les départs, et non en fermant nos frontières.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 8 janvier 2017 19:10

      @michel-angelo
      "lutter contre l’afflux de réfugiés en évitant les départs, et non en fermant nos frontières".


      Et pourquoi pas AUSSI en ayant des frontières ? Est-ce que votre porte d’entrée est ouverte en permanence chez vous, par exemple ? Ou votre bouche, disposée à absorber tout ce qui veut y entrer et sans pouvoir le choisir ? 


    • michel-angelo michel-angelo 8 janvier 2017 19:42

      @Qaspard Delanuit

      Les vieux arguments bidon, je les entends depuis des années. Essayez de vous renouveller au FN SVP.

      Mon appartement n’est pas la France.

      Mon appartement avec mon maigre salaire supporte moi et ma famille.

      La France est riche de gens qui évitent l’impôt, de patrons qui touchent des retraites chapeau.

      C’est là où une politique réellement de gauche peut changer les choses. Pas une politique économique de droite comme celle que nous promet le FN : capitalisme.

      Méditez là-dessus.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 8 janvier 2017 19:51

      @michel-angelo
      "Les vieux arguments bidon, je les entends depuis des années. Essayez de vousrenouveller au FN SVP."

      Vos sinistres obsessions sont aussi bien connues de tout le monde. Essayez un peu de changer de disque, chez les Témoins de Jehova, SVP.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 8 janvier 2017 20:07

      @michel-angelo
      "Mon appartement n’est pas la France."

      Non, la France n’est pas votre partie privée ; mais elle notre partie commune, pas un dépotoir du monde. 


    • michel-angelo michel-angelo 10 janvier 2017 21:34

      @yoananda

      Et c’est tout ?


    • michel-angelo michel-angelo 10 janvier 2017 23:34

      @Qaspard Delanuit

      Je n’ai pas compris le rapport avec les Témoins de Jéhova.

      Une explication SVP ?


    • michel-angelo michel-angelo 10 janvier 2017 23:39

      @Qaspard Delanuit
      Vous ne répondez pas.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 10 janvier 2017 23:46

      @michel-angelo
      "Je n’ai pas compris le rapport avec les Témoins de Jéhova."

       

      Je n’ai pas compris non plus pourquoi vous m’avez associé avec le FN alors je pensais que c’était une invitation de votre part à produire des associations fantaisistes. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 10 janvier 2017 23:49

      @michel-angelo

      "Vous ne répondez pas."


      En cas d’urgence, composez le 17 (Police Secours)


  • michel-angelo michel-angelo 8 janvier 2017 19:35

    Là où Buisson a raison :

    il est normal d’aimer la rue, le quartier, la ville, la région ou le pays où l’on a grandit. C’est un attachement sentimental mais normal, humain, naturel.

    Surtout quand il s’agit de la France, pays révolutionnaire, à visée internationaliste, avec des valeurs universalistes et si belles : liberté, égalité, fraternité, et j’ajoute laïcité...

    C’est du patriotisme, tout ce qu’il y a de plus normal.

    Comme Churchill l’était.

    Comme les brésiliens qui arborrent le drapeau de leur équipe nationale de foot sur leurs T-shirts. Rien à redire.

    Mais... ce noble sentiment dévoyé par des nostagiques de Pétain, jamais !

    Le FN a la poubelle.

    Ouuuuiii je sais, le FN a changé, comme Sarko, il n’est plus diabolisé.... mon derche !

    Le FN a la poubelle !


    • michel-angelo michel-angelo 10 janvier 2017 23:27

      @yoananda

      FHollande n’est pas de mon camp. Ce qu’il dit ne me concerne pas. Merci ne pas m’amalgamer avec le PS.

      Je suis un gauchiste mélenchoniste, et oui, je le répète, il est humain et normal d’aimer son pays, surtout quand ce pays est la France révolutionnaire, qui prétend, orgueil suprême, montrer la voix de l’avenir : abolition de l’esclavage, droits de l’homme...

      "La laïcité n’est pas une valeur, c’est juste un moyen qu’on a trouvé pour ne trop se foutre sur la gueule. Pas de quoi en faire tout un plat dans l’absolu."

      Oui et non.

      Non car des cinglés font des attentats et tuent des français sur notre sol. Pas de quoi en faire tout un plat ?... C’est votre point de vue.


  • FritzTheCat FritzTheCat 9 janvier 2017 15:26

    "L’alchimiste" interviewé par la jolie Charlotte, rien à redire super intéressant.

    Merci pour le partage.


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