La nouvelle percée russe ?
L'inflence naissante et grandissante de la Russie en Egypte
D’abord, un rapide rappel des faits :
"Les États-Unis ont annoncé le recalibrage de leur aide à l’Egypte, hier, mercredi 9 octobre, en représailles à la violence de la répression contre les partisans de l’ancien président Mohamed Morsi. Les relations ne sont pas rompues et cette aide pourra reprendre plus tard, explique la Maison Blanche. Mais concrètement, Washington gèle immédiatement son aide financière et suspend la livraison de matériel militaire. L’aide militaire américaine à l’Égypte s’élève à 1,3 milliards de dollars chaque année."
"En attendant, a précisé le diplomate égyptien, l’Egypte révisera, elle, ses relations avec les Etats-Unis, notamment au niveau militaire. Un accord avec Le Caire permet aux Américains de disposer de facilités dans certaines bases égyptiennes. Des facilités logistiques qui avaient été utilisées par les Américains lors de la guerre contre l’Irak."
La nature ayant horreur du vide, la Russie, fidèle à sa doctrine internationale consistant à réparer les dégâts de la période Eltsine où l’influence russe avait drastiquement diminuée, multiplie les connexions économiques, diplomatiques, culturelles avec les pays du monde arabe pas totalement soumis au despotisme de l’aigle impérial américain. Dans ce cadre, nous apprenons que :
"Les relations égypto-russes se réchauffent rapidement. Les ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense sont attendus au Caire pour une visite de 48 heures, ce mercredi 13 novembre. Une visite précédée par l’arrivée du croiseur lance-missile russe Varyag qui a mouillé lundi au port militaire d’Alexandrie.
On peut expliquer ce soudain dégel par l’incendie qu’il y a dans les relations égypto-américaines. Des relations qui n’ont jamais été aussi tendues, depuis leur reprise en 1974. Une époque où l’Egypte avait tourné le dos à l’Union soviétique, son allié depuis une quinzaine d’années. Depuis lors, malgré quelques tensions, l’Egypte était devenue le meilleur allié arabe de l’Amérique."
Nous ne pouvons que constater la rapidité et l’efficacité avec lesquelles les russes ont su supplanter l’inflence militaire et économique des USA dont les aides sont suspendues jusqu’à nouvel ordre, ce qui ,dans le langage diplomatique yankee, signifie "tant que vous ne croulerez pas définitivement sous le poids de nos santiags".
Les relations se développant à un rythme effréné, Poutine et Al Sisi se sont d’ores et déjà rencontrés :
Pour expliquer ce net recul de la présence américaine en Egypte, pays traditionnellement le plus pro-américain dans le monde arabe, plusieurs hypothèses s’affrontent :
- L’explication donnée par le cabinet obama : au nom du respect de l’état de droit et des droits de l’homme, il est impensable de soutenir une junte militaire qui réprime dans le sang ses opposants défaits par un coup d’état. Obabouanet est décidément très drôle.
-Nos infatigables amis israéliens boudent. Ce rapprochement serait sponsorisé par l’Arabie Saoudite selon la presse de l’état hébreux.
-D’autres, à l’instar de Thierry Messay, penchent plutôt pour l’analyse suivante : les américains, dont la perte de puissance est inéluctable car liée à des raisons structurelles indépassables, perdent et acceptent progressivement l’idée que le temps de l’hégémonie américaine est finie et que la priorité doit s’orienter vers la présence sur des fronts plus stratégiques, mer de Chine principalement pour le côté militaire et en Europe pour le côté économique grâce au traité transatlantique...
Demain, la Russie clé de voûte et protectrice des états Egyptiens et Syriens au détriment d’un projet expansionniste israélien ?
Source des différentes citations : RFI